Apparemment, de grandes manœuvres ont lieu actuellement autour de la question du Sahara occidental. A la veille de la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité de l ‘ONU qui portera sur l ‘examen du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), plusieurs parties, dont de grandes puissances, donnent l ‘impression d’avoir entamées des tractations sur cette question de décolonisation .
C’est sans doute dans ce contexte qu’il faut interpréter la nouvelle proposition formulée par le Front Polisario en vue de trouver un règlement pacifique à cette question qui ne sacrifie pas pour autant le droit du peuple sahraoui à l ‘autodétermination. Cette proposition sahraouie, a été adressée par le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, au secretaire général de l ‘ONU, Antonio Guturés. "Le président de la République sahraouie (RASD), M. Brahim Ghali, a adressé aujourd’hui (lundi, ndlr) une lettre au Secrétaire général des Nations Unies, M. Antonio Guterres, contenant la proposition élargie du Front Polisario intitulée ‘Proposition du Front Polisario pour une solution politique mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et le rétablissement de la paix et de la stabilité régionales’", souligne le communiqué sahraoui.
Selon la même source cette proposition a été envoyée "en signe de bonne volonté et en réponse aux résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2756 (2024) qui a, une fois de plus, souligné l’importance pour les deux parties de développer leurs positions afin de progresser vers une solution", Brahim Ghali souligne qu’en présentant sa proposition élargie, "le Front Polisario demeure disposé à partager les ‘coûts de la paix’ avec l’autre partie, si celle-ci en a la volonté politique, en vue de parvenir à une solution juste, pacifique et durable qui garantisse l’autodétermination du peuple sahraoui et rétablisse la paix et la stabilité régionales, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux objectifs et principes de l’Acte constitutif de l’Union africaine".
Il souligne également que "le Front Polisario est fermement convaincu qu’une solution pacifique, juste et durable au conflit du Sahara occidental, conformément aux principes pertinents du droit international, est non seulement urgente, mais également possible, à condition de l’existence d’une réelle volonté politique de s’éloigner du statu quo et des solutions imposées unilatéralement, ainsi que le courage politique et la clairvoyance nécessaires pour œuvrer ensemble à une paix globale et durable, et à la construction d’un avenir commun fondé sur le respect mutuel, le bon voisinage et la coopération".
Dans sa lettre le president de la RASD a rappelé que le Polisario a soumis sa proposition en 2007. Proposition dont le Conseil de sécurité à pris note dans plusieurs de ses résolutions. Par la suite le premier responsable sahraoui a réitéré "la volonté du Front Polisario d’engager des négociations directes et sérieuses avec le Royaume du Maroc, de bonne foi et sans conditions préalables, sous les auspices des Nations Unies, sur la base de l’esprit et du contenu de la proposition élargie, en vue de parvenir à une solution pacifique et durable, prévoyant l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU et rétablissant la paix et la stabilité régionales". Cette lettre est d’ores et déjà scruté à la loupe par l ‘ensemble des analystes quand bien même rien n’a filtré sur son contenu exact. Le Polisario donne toutefois l‘impression d’avoir, quelques part, lâché du leste sans toutefois sacrifier l ‘essentiel, à savoir notamment le droit inaliénable du peuple sahraoui à l ‘autodétermination. Dans sa proposition élargie, Le Polisario utilise un nouveau langage. IL se dit en effet disposé à « partager les ‘coûts de la paix » sans préciser lesquels, mais appelle en même temps le Maroc à s’éloigner du statu quo et des solutions imposées unilatéralement ». Le Maroc continue juste de s’accrocher à son plan d’autonomie rejetant toutes les autres options.