L’équipe nationale algérienne se trouve à un tournant décisif : l’occasion de clore un chapitre amer et d’entamer une ère nouvelle et positive, en tirant un trait sur les déceptions des finales de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) et de la Coupe du monde. Revenus sur la scène mondiale grâce à leur qualification pour le Mondial 2026, les Verts mettent fin
à deux absences consécutives (2018 et 2022). Reste à restaurer l’honneur en CAN,
en misant sur une belle performance lors de l’édition marocaine pour effacer les sorties précoces et décevantes des versions 2022 au Cameroun et 2024 en Côte d’Ivoire,
au premier tour par la petite porte.
Si la qualification au Mondial 2026 est déjà acquise, transformant le dernier match des éliminatoires face à l’Ouganda en simple formalité, les dirigeants de la Fédération algérienne de football (FAF) et l’encadrement des Verts regardent déjà vers l’avenir. Ils visent un parcours ascendant, en capitalisant sur les succès des qualifications pour la CAN et le Mondial, afin d’éradiquer définitivement les années stériles qui ont privé l’équipe d’une présence qualitative et d’accomplissements concrets. Ces succès passés rappellent que les triomphes des Verts naissent d’une synergie entre une gestion administrative avisée et une empreinte technique efficace – un constat clair lors de la qualification historique pour le Mondial 2010 après 24 ans d’absence, ou encore l’accès au carré d’or de la CAN 2010.
Ces exploits se sont concrétisés avec l’accès au deuxième tour du Mondial 2014 au Brésil sous la houlette de Vahid Halilhodžić, où les Guerriers du désert ont quitté la compétition par la grande porte après avoir tenu en échec l’Allemagne, tenante du titre, pendant 120 minutes de jeu acharné. Sans oublier l’exploit légendaire sous Jamal Belmadi : la conquête du titre continental en Égypte en 2019, une victoire méritée sur les terrains pharaoniques.
Ces moments glorieux ont révélé la force et le potentiel des Verts. Pourtant, sur la période s’étendant au moins de 2010 à 2025, l’équipe a connu des maillons faibles, notamment des échecs répétés en CAN – avec des éliminations au premier tour dans la plupart des éditions, comme en 2013 avec Halilhodžić, en 2017 avec Hugo Broos, et en 2022 et 2024 avec Belmadi.
Le retour au Mondial 2010 s’était même fait après deux absences en CAN (2006 et 2008), sans compter le long exil mondial depuis 1986. Ces lacunes traduisent un dysfonctionnement majeur, ancré dans l’absence de stabilité et de continuité, minée par des querelles administratives qui ont souvent fait payer l’équipe sur le terrain.
Une FAF en introspection : leçons des échecs
virage stratégique
Le parcours des 15 dernières années l’impose : sous la présidence de Walid Sadi, la FAF doit tirer les leçons des faux pas antérieurs et repenser de fond en comble les aspects administratifs et organisationnels.
C’est une priorité qu’elle cultive depuis deux ans, comme en témoigne le chamboulement de la barre technique : l’éviction de Belmadi au profit de Vladimir Petković, qui a jusqu’ici réussi un parcours encourageant dans les qualifications pour la CAN et le Mondial.
L’objectif est clair : restaurer la prestige et la place de l’Algérie dans les rouages de la CAF et de la FIFA, face aux lobbies cherchant à minimiser le football algérien et à freiner son ascension. Sans omettre l’ingérence politique dans le sport, orchestrée par certains poids lourds de la CAF selon une logique financière et géopolitique pour servir des agendas occultes.
Walid Sadi s’attache à combattre ces dérives avec diplomatie, au nom des intérêts du football national. Preuves à l’appui : la représentation accrue de délégués FAF au sein de la CAF et de la FIFA, les victoires dans plusieurs batailles juridiques et préventives, ainsi que la remise à sa place de la CAF, notamment sur les irrégularités arbitrales et les jeux d’influence en coulisses.
Ces avancées confirment la présence qualitative des émissaires de la FAF sur les scènes continentale et internationale. Il reste à poursuivre sur cette lancée avec la même rigueur, pour le bien du présent et de l’avenir des Verts et du football algérien dans son ensemble.
Vers un renouveau durable ?
Cette qualification au Mondial 2026 n’est pas une fin en soi, mais un tremplin. Elle invite à une refondation holistique, alliant stabilité administrative, excellence technique et combativité diplomatique.
Les supporters, las des montagnes russes émotionnelles, attendent des actes concrets pour transformer ces promesses en réalité. Avec Petković aux commandes et une FAF revigorée, l’Algérie peut viser plus haut : un parcours honorable en CAN marocaine, suivi d’une aventure mémorable au Mondial nord-américain.
Les années sombres appartiendront alors au passé, laissant place à une ère de reconquête.