L’Organisation nationale des journalistes algériens a annoncé la tenue d’une rencontre officielle réunissant son président, slimane Abdouche, et Zohir Bouamama, ministre de la Communication.
Cette réunion a constitué une opportunité précieuse pour échanger des points de vue sur l’état actuel de la profession et les moyens de promouvoir les conditions des journalistes en Algérie, dans un contexte marqué par la forte volonté politique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui accorde une importance capitale au secteur de la communication.
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Une plateforme de propositions exhaustives de l’Organisation nationale
Au cours de cette rencontre, Souleymane Abedouche a remis au ministre une plateforme de propositions complètes, préparée sur la base de consultations étendues avec les collègues journalistes à travers le pays et d’une étude minutieuse des conditions de travail au sein des institutions médiatiques. Cette plateforme inclut plusieurs mesures phares visant à renforcer les droits professionnels et sociaux des journalistes, parmi lesquelles :
- L’obligation pour les institutions médiatiques de conclure des contrats légaux avec les journalistes, et l’activation du rôle des inspections du travail via des visites surprises pour garantir le respect des lois sur l’emploi et les conditions de travail.
- L’accélération de la délivrance de la carte du journaliste professionnel et son activation en tant que document officiel reconnu par les institutions de l’État.
- La révision de l’échelle des salaires et de la convention sectorielle dans les médias publics, ainsi que le lien du soutien public accordé aux médias privés au respect des lois sur les médias et le travail.
- La reconnaissance de la presse comme métier pénible, avec l’octroi des avantages liés à l’ancienneté et à la retraite anticipée, et la garantie de la couverture santé, du logement subventionné, des congés payés, et de l’indemnisation du travail pendant les fêtes religieuses et nationales.
- L’octroi aux journalistes de deux jours de repos hebdomadaires, et une indemnisation supplémentaire de 15 jours par an pour les travailleurs de la presse écrite.
- La création d’un centre national de formation médiatique en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, et l’activation de la formation continue au sein des institutions médiatiques.
- L’élaboration d’une charte nationale d’éthique professionnelle, l’adoption de mécanismes efficaces pour détecter les fake news et contenus trompeurs, ainsi que la création du Haut Conseil de l’éthique professionnelle avec la participation des journalistes professionnels.
- La protection de la liberté syndicale et la criminalisation de toute entrave à ce droit fondamental.Slimane Abedouche a insisté sur la nécessité d’impliquer les journalistes dans l’élaboration des politiques médiatiques nationales, soulignant l’importance de fournir un environnement professionnel qui préserve la dignité du journaliste et lui assure une stabilité sociale et une protection légale.
Confirmation de l’Union nationale des journalistes et des médias algériens
De son côté, l’Union nationale des journalistes et des médias algériens a qualifié cette rencontre de « station d’évaluation pivotale » pour passer en revue les acquis réalisés dans le parcours du travail médiatique national, et pour explorer les voies d’obtenir davantage de progrès. L’Union a renouvelé son appel pressant à l’augmentation des salaires via la hausse de la valeur indicative du point pour tous les travailleurs des secteurs public et privé, et à l’établissement d’une grille salariale unifiée et équitable pour les journalistes.
Elle a également appelé à :
- L’obligation pour les institutions médiatiques privées de conclure des contrats de travail officiels, et l’habilitation des correspondants à obtenir la carte professionnelle.
- L’imposition de la déclaration obligatoire d’assurance auprès de la Sécurité sociale pour garantir les droits des travailleurs, en particulier des journalistes.
- La classification de la profession de journaliste parmi les métiers pénibles, afin d’assurer les droits et avantages associés.
- L’accélération de l’achèvement du cadre réglementaire et législatif du secteur, via l’installation d’une autorité de régulation de la presse écrite et électronique, d’une autorité de régulation audiovisuelle, et du Haut Conseil de l’éthique et des mœurs professionnelles.
- L’émission de la loi organique sur le journaliste et de la loi sur la publicité, la relance et l’activation du fonds de soutien à la presse, ainsi que le soin apporté à la formation continue des journalistes.
Dans le contexte des défis régionaux et internationaux actuels, l’Union a mis l’accent sur l’importance du rôle de la famille médiatique dans la protection du front intérieur, appelant à une vigilance professionnelle accrue et à une riposte efficace contre les campagnes hostiles visant l’Algérie via l’espace numérique, par le renforcement d’un discours professionnel responsable basé sur des informations précises et fiables.
Un engagement commun pour un média libre et responsable
L’Organisation nationale a réaffirmé son engagement à poursuivre les efforts pour améliorer les conditions des journalistes, et à coopérer de manière constructive avec le ministère de la Communication et tous les partenaires pour un média libre, professionnel et responsable au service de l’intérêt général, qui renforce la confiance de la société dans les médias. Cette rencontre représente une étape positive vers le renforcement du partenariat entre les autorités et les professionnels, dans un secteur médiatique algérien en constante évolution.