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Edition du 10 Juillet 2025



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Les déportés en Nouvelle-Calédonie ressuscités au Forum d’El Moudjahid
Le réalisateur Saïd Oulmi brise l’amnésie !
10 Juillet 2025

Les forces coloniales françaises ont commis non seulement des massacres contre les Algériens  durant un siècle et trente deux ans, mais encore recouru à la mystification pour oblitérer les faits historiques douloureux en dissimulant les témoignages et documents qui démontrent les crimes contre l’humanité de toutes sortes.




L’histoire méconnue des Algériens déportés en Nouvelle-Calédonie en est la preuve. Les descendants d’Algériens déportés en Nouvelle-Calédonie durant la phase de colonisation au XIXe est un épisode méconnu de l’histoire coloniale.  En dépit des efforts du colonisateur à étouffer les vérités. L’histoire nous rattrape à chaque fois et ces événements ont vu le jour et été largement repris par des intellectuels, des professionnels des médias et des journalistes libres, qui ont apporté leurs contributions à travers des travaux d’investigations sur  la cruauté du colonialisme français et ses pratiques imprescriptibles. Dans le même sillage, le Forum d’El Moudjahid, en collaboration avec l’association Machaal Echahid, a accueilli hier mercredi, dans le cadre des festivités marquant le 63e anniversaire de l’indépendance nationale, le réalisateur Saïd Oulmi, animant une conférence à l’occasion, sur le documentaire historique qu’il a réalisé, dans le cadre de la documentation des crimes coloniaux, intitulé la Déportatio en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. 

Ce film documentaire sur les Algériens déportés en Nouvelle Calédonie par la France coloniale, se veut un témoignage, mettant à nu la cruauté de la loi de 1854 instituant les bagnes coloniaux qui fait partie intégrante de l’arsenal de répression promulgué contre les Algériens.  L’Etat français visait, comme en Algérie d’ailleurs, à créer une colonie de peuplement.
Les déportés furent transformés en colons et eux-mêmes descendants de déportés. C’étaient des citoyens de seconde zone, d’autant qu’ils ne parlaient souvent pas Français, seulement Arabe ou Berbère.  Leurs enfants ont beaucoup souffert de cette stigmatisation et seules quelques familles ont sauvegardé fièrement leurs origines.   

Pour Saïd Oulmi, «la déportation des Algériens en Nouvelle Calédonie entre 1864 et 1897, en vertu de la loi de 1854 instituant les bagnes coloniaux, est l’une des lois françaises ayant codifié la répression, tout comme le code de l’indigénat, communément appelé décret Crémieux et la loi sur la conscription», a-t-il indiqué. Fondé sur des recherches très approfondis, le réalisateur a déclaré que la France avait choisi des bagnes isolés et lointains pour éteindre tout espoir chez ces Algériens de retourner un jour à la mère patrie, les privant ainsi de leur droit d’appartenance à la terre et à l’Islam. Le réalisateur a expliqué que selon les recherches et études consacrées à ce sujet, «le pénible voyage de l’exil s’est déroulé dans des conditions inhumaines», précisant que «ces déportés avaient été mis dans des cages en fer très étroites, ayant causé la mort d’un grand nombre d’entre eux et, pis encore, certains avaient été jetés dans la mer». 
Ce documentaire se veut une suite de la série «Témoins de la Mémoire» qui s’intéresse aux Algériens déportés vers des bagnes et des lieux lointains et inconnus, au nombre de 20 000 Algériens. Le but majeur de réaliser ces documentaires est de protéger la mémoire collective de l’oubli, la faire connaître aux jeunes, créer un pont entre les descendants des déportés et leur pays d’origine et surtout mettre la lumière sur la sauvagerie du colonisateur en Algérie.

Par : Idir Ammour

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