Le mode de vie des algériens a subi des transformations importantes ces dernières années. Ces changements ont été marqués par des transformations économiques, culturelles, et sociales, influencées par divers facteurs comme l’évolution des normes et des valeurs entre autres.
En effet, si on revient juste quelques années en arrière, la cellule familiale et le mariage occupent une place centrale et sont considérés comme sacrés dans la société algérienne.
L’importance de la famille est profondément ancrée dans la culture et les traditions, et le mariage est vu comme un pilier essentiel de cette structure familiale. Aujourd’hui, tout semble se balayer d’un revers de main.
Malheureusement, elle devient de plus en plus fragile. Qu’en est-il en ces temps de disette ?
C’est l’ensemble de la société civile qui tire la sonnette d’alarme sur la mise à nue et le devenir de la famille algérienne ?
En effet, le divorce est en train de se répandre en Algérie à une vitesse que n’en croit pas ! Si on fait juste un voyage de quelques années en arrière, ce mot faisait frémir nos ainés, en particulier, nos mères et nos grand-mères.
Mais la jeune génération d’aujourd’hui semble le prendre à des contrats CDD, sans se soucier du devenir de leurs enfants qui auront à subir les dommages collatéraux de ce phénomène de la société. Le divorce se banalise donc, preuve en est, toutes ces affaires de divorce qui se multiplient, et les dernières conclusions de l’enquête de l’office nationale des statistiques (ONS), le montrent assez bien.
Et l’Observatoire national de la société civile (ONSC), le confirme encore une fois à son tour lors d’une session de formation pour la réhabilitation conjugale organisée à la Maison de jeunes de Bachdjarah (Alger).
La présidente de l’ONSC, Ibtissem Hamlaoui, a estimé que ce phénomène a pris des proportions alarmantes. Ainsi, ils sont des milliers d’enfants à être victimes de ces déchirements de la cellule familiale, avec les conséquences sociales et les répercussions psychologiques graves qu’on pourrait imaginer. Les causes sont nombreuses: certaines sont économiques, d’autres sont sociales et d’autres enfin tiennent de traditions qui ne sont suivies que partiellement dans leur côté qui arrange le plus, qui dérange le plus et qui produit le plus de dégâts, selon les spécialistes.
Sachant que le divorce n’est pas la fin en soi, mais, les conséquences de cette déchirure ne s’arrêtent pas seulement aux deux concernés (époux et épouse), malheureusement, c’est tout l’entourage, qu’il soit familial, amical ou professionnel, de ses protagonistes qui en ressentent les conséquences.
En bref, c’est toute la société qui subit les affres du divorce. Pour cela, cette réalité nous oblige, en tant que société civile, à assumer pleinement notre rôle en apportant des réponses concrètes à ces enjeux», a souligné la présidente de l’Observatoire. Tout en mettant en valeur le volet formation destinée aux futurs mariés et aux jeunes couples.
Pour Mme Hamlaoui, ces formations à la vie conjugale ont déjà démontré leur efficacité ailleurs, entraînant une baisse importante des cas de divorce. « C’est dans cette optique que nous avons contribué à la réalisation de ce projet, en le déployant dans toutes les wilayas du pays », a-t-elle ajouté.
De son côté, la présidente de l’association Houria pour les femmes algériennes, Aicha Serir Alharsi, co-organisatrice de cette formation, a expliqué que celle-ci dure trois jours et est destinée aux futurs mariés et aux jeunes couples.
« Les thématiques seront encadrées par des formateurs et formatrices spécialisés dans les relations conjugales. Ils fourniront les fondements d’une vie conjugale solide, afin qu’ils soient en mesure de gérer le couple avec équilibre, responsabilité et sagesse», a-t-elle précisé.