Plusieurs signes témoignent de l’ampleur du manque d’eau. Une problématique d’ampleur planétaire, qui concerne aussi directement l’Algérie, rappelle, les professionnels et les acteurs du secteur.
Ces situations de crise ne sont malheureusement ni atypiques ni isolées. La distribution d’eau potable est un des usages de l’eau parmi beaucoup d’autres comme l’agriculture, l’industrie, la navigation, l’énergie… Jusque-là, on n’imaginait pas, en Algérie, qu’on puisse avoir des ressources limitées pour la distribution d’eau potable. On n’avait jamais été confronté à de telles situations de sécheresse et de telle ampleur qui, de plus, se cumulent d’une saison à l’autre.
Les périodes de manque ne se limitent plus seulement à l’été. Les ressources dont on avait l’habitude de dépendre ne se rechargent plus l’hiver et donc on cumule les sécheresses, saison après saison. L’Algérie se trouve donc à un tournant crucial où l’adaptation rapide de ses pratiques. La sécheresse actuelle n’est pas seulement une menace, elle est une opportunité pour repenser et remodeler l’avenir de ce secteur dans un contexte climatique en constante évolution. Le département respectif, en l’occurrence le ministère des Ressources en eau ne veut pas céder à la panique face à cette nouvelle réalité climatique.
En effet, les pouvoirs publics ne cessent de rassurer quant à la disponibilité du précieux liquide, et ce, en diversifiant leurs ressources en eau pour lutter contre le fléau. Pour les hauts responsables de l’État, la sécurité hydrique passe par le dessalement de l’eau de mer, expliquent-ils. Pour ce, d’ailleurs, aucune réticence à mettre le paquet pour gagner la bataille de l’eau. Concernant la distribution équitable de l’eau à travers le pays, une nouvelle stratégie a été adoptée par l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), consistant en la réalisation de nombreux projets d’interconnexion entre les barrages et de transfert d’eau.
En clair, l’État mise sur l’hydro-solidarité pour assurer l’équité entre les régions. Avec plus de 3 milliards de m³ d’eau stockée au niveau des barrages et un réseau de transferts unique au monde, l’Algérie intensifie ses efforts pour sécuriser l’alimentation en eau et préserver ses infrastructures hydrauliques, tout en assurant une distribution équitable de l’eau à travers le pays. Ainsi, l’adoption d’une politique de l’hydro-solidarité est plus que nécessaire afin de répondre à la forte demande en eau, notamment pour le secteur agricole, dont les superficies irriguées sont en constante extension.
«La politique de notre secteur, c’est l’hydro-solidarité, ce sont les interconnexions entre les barrages, et c’est aussi l’application des orientations stratégiques du président de la République», a indiqué le Directeur général de l’ANBT, Abdelatif Azira, sur les ondes de la radio Nationale, en soulignant qu’il existe déjà de nombreux projets d’interconnexion réalisés, et d’autres en phase d’étude. L’invité de la radio nationale, a cité le projet d’extension des transferts d’eau du barrage de Beni Haroun, qui alimente déjà six wilayas, ainsi que plusieurs communes de la wilaya de Bordj Bou Arreridj.
Il a également mentionné le projet de transfert des Hautes Plaines sétifiennes pour l’approvisionnement des régions des Hauts Plateaux. Un autre grand projet de transfert d’eau sur une distance de 188 km de conduites a également été mis en service dans la wilaya de Béchar. Outre les transferts d’eau, des interconnexions entre barrages, avec des débits considérables, sont en cours de réalisation afin de garantir l’équité entre les différentes régions du pays. Des études sont également en cours, ajoute-t-il, pour de futurs transferts Nord-Sud.