Plus de 800.000 élèves algériens ont entamé, hier 1er juin, les épreuves du Brevet d’enseignement moyen (BEM), un rendez-vous crucial marquant la fin du cycle moyen et l’entrée dans l’enseignement secondaire. Organisé sous l’égide du ministère de l’Éducation nationale, cet examen se déroule du 1er au 3 juin 2025 dans environ 30.000 centres à travers le pays, sous la supervision de plus de 240.000 encadreurs.
Cette mobilisation exceptionnelle illustre l’engagement de l’Algérie à garantir un cadre éducatif équitable et sécurisé pour ses jeunes, dans un contexte où la réussite scolaire est une priorité nationale.
Une organisation rigoureuse pour des épreuves équitables
Le ministère de l’Éducation nationale a déployé un dispositif complet pour assurer le bon déroulement des examens. Selon Mohamed Hadj Koula, secrétaire général de l’Office national des examens et concours (Onec), toutes les mesures nécessaires ont été prises pour offrir aux candidats des conditions optimales. Les dix matières au programme, couvrant des disciplines comme les mathématiques, les sciences, les langues et l’histoire, sont exclusivement basées sur les cours dispensés en classe, garantissant une évaluation fidèle des acquis des élèves.
Cette approche vise à maintenir l’équité, que les candidats soient issus d’établissements publics ou qu’ils se présentent en tant que candidats libres. Pour faciliter l’accès aux épreuves, le ministère a maintenu ses plateformes numériques ouvertes, permettant aux candidats de télécharger une nouvelle convocation en cas de perte. Cette mesure, simple mais essentielle, réduit le stress administratif et permet à chaque élève de se concentrer sur sa préparation. Les candidats sont également encouragés à repérer à l’avance leur centre d’examen pour éviter tout retard, une consigne renforcée par l’Onec, qui insiste sur la nécessité de présenter la convocation et une pièce d’identité à l’entrée des centres jusqu’à la fin des épreuves.
Un accompagnement psychologique pour réduire la pression
Le BEM représente une étape stressante pour de nombreux élèves, et le ministère, en coordination avec le ministère de la Santé, a déployé des psychologues dans les centres d’examen pour offrir un soutien psychologique. Ces spécialistes accompagnent les candidats, les aidant à gérer leur anxiété et à aborder les épreuves avec sérénité. Kassem Djahlane, directeur général de l’éducation, a insisté sur l’importance d’une préparation à la fois scientifique et mentale, exhortant les élèves à se focaliser sur leurs révisions et à ignorer les rumeurs de fuites de sujets.
« La fuite des sujets est impossible », a-t-il déclaré à la Radio nationale, soulignant les mesures strictes mises en place, de la conception des sujets à leur distribution sous haute surveillance. Cette mobilisation psychologique s’accompagne d’un appel à la vigilance face aux fausses informations circulant sur les réseaux sociaux. Le ministère a mis en garde contre les rumeurs, souvent amplifiées par des publications trompeuses, qui peuvent perturber la concentration des candidats. Les élèves sont encouragés à réviser dans le calme, en s’appuyant sur leurs supports pédagogiques officiels et en évitant les sources de distraction.
Une sécurité renforcée pour des examens intègres
La sécurité des examens est une priorité absolue. La Gendarmerie nationale a élaboré un plan global, incluant des patrouilles fixes et mobiles autour des centres d’examen pour fluidifier la circulation et garantir la sécurité des candidats. Plus de 24.000 agents de la Sûreté nationale et 22.000 agents de la Protection civile, appuyés par 2.600 véhicules (ambulances et camions de pompiers), sont mobilisés pour le BEM, avec un total de 56.000 agents pour sécuriser à la fois le BEM et le baccalauréat, prévu à partir du 15 juin.
Des équipes spécialisées dans la protection des mineurs sont également déployées pour sensibiliser les candidats et leur offrir un soutien moral. Le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, a confirmé que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour sécuriser les deux examens nationaux. Lors d’une intervention à Alger, il a précisé que la Protection civile et la Sûreté nationale travaillent en étroite collaboration pour garantir un environnement sûr, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des centres d’examen.
L’interdiction stricte des moyens de communication (téléphones, montres connectées, etc.) dans les salles d’examen, sous peine de sanctions sévères, renforce l’intégrité du processus. Le ministre de l’Éducation, Mohamed Saghir Saadaoui, a noté une diminution encourageante des cas de triche, signe d’une meilleure sensibilisation des élèves à l’importance de l’éthique.
Un lancement symbolique à Ghardaïa
Le lancement officiel des examens a eu lieu à Ghardaïa, où le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saghir Saadaoui, a supervisé l’ouverture des enveloppes contenant les sujets au collège El-Salam, dans le quartier d’El- Thénia. Cette cérémonie symbolique marque le coup d’envoi des épreuves pour les 8.690 candidats de la wilaya, répartis dans 36 centres d’examen. Toutes les conditions ont été réunies pour garantir un déroulement fluide, avec des dispositions spécifiques pour les élèves hospitalisés ou rapatriés de l’étranger, qui bénéficient de sujets adaptés à leur situation. Ce geste reflète l’engagement du ministère à inclure tous les candidats, quelles que soient leurs circonstances.
Une mobilisation nationale pour un enjeu éducatif majeur
Avec une augmentation de 9.000 candidats par rapport à 2024, le BEM 2025 mobilise l’ensemble de la communauté éducative, des enseignants aux autorités locales. Kassem Djahlane a qualifié cet examen de « station essentielle » dans le cycle moyen, soulignant son rôle dans la transition vers le secondaire. Le ministère a également mis en place des mesures spécifiques pour les candidats en situation particulière, comme les élèves malades ou ceux issus de la diaspora, démontrant une volonté d’inclusion et d’équité.
L’évaluation des acquis, récemment introduite et élargie à d’autres niveaux, fait également l’objet d’une attention particulière. Le ministre a annoncé une consultation avec la communauté éducative pour optimiser ce dispositif, avec l’objectif d’améliorer la qualité de l’enseignement à long terme. Cette démarche s’inscrit dans une vision globale de modernisation du système éducatif algérien, où chaque examen est une opportunité d’évaluer et d’améliorer les pratiques pédagogiques.
Une lutte contre la fraude et les défis modernes
La lutte contre la fraude reste un enjeu central. Les autorités ont mis en place des protocoles stricts pour sécuriser les sujets, depuis leur conception jusqu’à leur distribution dans les salles d’examen. Chaque étape est supervisée par des représentants du ministère et des forces de l’ordre, rendant toute fuite impossible, selon Kassem Djahlane. Les sanctions contre la triche sont dissuasives, et les progrès dans la réduction des cas de fraude témoignent d’une prise de conscience croissante parmi les élèves.
Les réseaux sociaux, bien qu’utiles pour la communication, posent un défi en propageant des informations erronées. Le ministère a appelé les candidats à se méfier des rumeurs de fuites de sujets, souvent orchestrées pour déstabiliser les élèves. Cette vigilance est renforcée par une campagne de sensibilisation visant à encourager une préparation sereine et méthodique.
Un élan collectif pour l’avenir de la jeunesse
Les examens du BEM 2025 incarnent l’engagement collectif de l’Algérie pour offrir à sa jeunesse un avenir éducatif prometteur. Avec une organisation rigoureuse, un accompagnement psychologique et sécuritaire renforcé, et une mobilisation nationale sans précédent, le ministère de l’Éducation nationale met tout en oeuvre pour garantir la réussite de cet événement.
Les 800.000 candidats, soutenus par leurs enseignants, leurs familles et les autorités, sont invités à aborder ces épreuves avec confiance, en s’appuyant sur leurs acquis et en évitant les distractions. Alors que les épreuves se prolongent jusqu’au 3 juin, l’Algérie toute entière se tourne vers ces jeunes, porteurs des aspirations d’un pays résolument tourné vers l’excellence éducative.