L’assassinat barbare d’un fidèle dans une mosquée est sans doute l’expression évidente de la montée de l’islamophobie en France. En vérité l’islamophobie n’a eu de cesse de gagner du terrain ces dernières années dans une certaine indifférence de la classe politique française.
Ce qui a, par voie de conséquence, eu l’avantage d’encourager les racismes de tous bords pour perpétuer leurs méfaits. Mais ce phénomène a incontestablement pris une nouvelle tournure dramatique avec la montée d’un discours aussi raciste que nauséabond. Sur ce plan la montée de l’extrême droite n’a fait qu’exacerber davantage le discours xénophobe. Un discours auquel adhère, toute honte bue ; la droite traditionnelle.
Un camp politique qui, face à la montée de l’extrême droite et de son discours raciste, a glissé par touches successives vers des positions de plus en plus dures envers les populations originaires de l’Afrique et particulièrement ceux de l’immigration maghrébine. C’est dans ce contexte là que Bruno Retailleau, le ministre français de l’Intérieur, est apparu comme un des principaux leaders d’une droite de plus en lus raciste et islamophobe. Par rapport notamment à l’Algérie ce ministre a été sans contexte celui qui a été à l’origine des tensions dans les relations entre Alger et Paris. Et il s’entête encore à parasiter ces relations avec ses prises de positions et ses actes.
Un danger nommé Retailleau
Sur ce plan il s’est attiré les foudres d’Alger qui l’a pointé du doigt comme étant le principal obstacle à l’amélioration des relations entre les deux pays. C’est sans aucun doute ses discours qui ont mis le feu aux poudres et l’assassinat de ce fidèle dans une mosquée est une des conséquences de l’émergence avec force du discours qu’il na eu de cesse de véhiculer depuis sa nomination au poste de ministre de l’Intérieur.
Benjamin Stora a, dans un récent entretien accordé au Nouvel Observateur, adressé de vives critiques à l’encontre du ministre de l’Intérieur, qui continue à adopter une posture de confrontation vis-à-vis de l’Algérie. Selon lui, les positions de Retailleau répondent à des considérations politiques internes, visant à affirmer son autorité et son influence au sein du gouvernement français, voire à rivaliser avec le ministère des Affaires étrangères autant de démarches qui, d’après l’historien, s’inscrivent dans une logique électoraliste.
Il faut dire que Bruno Retailleau est actuellement en course pour la présidence du partis de droite Les Républicains et veut apparemment se placer aussi dans la course pour les prochaines élections présidentielles en France, prévues en 2027. En tout cas, l’assassinat de ce fidèle dans une mosquée du Gard a provoqué une onde de choc en France et une partie de la classe politique française a dénoncé avec les termes les plus durs cet acte xénophobe et islamophobe.
A la Grand-Combe, une marche Blanche en souvenir de la victime, Aboubakar Cissé, un Malien d’une vingtaine d’années, a rassemblé plus d’un millier de personnes dimanche après-midi, entre la mosquée Khadidja, où s’est déroulé le drame, et la mairie de cette commune de moins de 5 000 habitants au nord d’Alès. Plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées à Paris, dont le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui a accusé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de cultiver un «climat islamophobe». Le criminel, en cavale depuis son meurtre, s’est finalement rendu aux autorités italiennes dimanche soir. Mais Retailleau continue malheureusement encore de sévir.