Aujourd’hui, le 16 avril, l’Algérie célèbre la Journée du Savoir, une date symbolique commémorant le décès de Cheikh Abdelhamid Ben Badis, figure majeure de la renaissance nationale. Cette journée met en lumière les progrès réalisés dans les domaines de l’éducation et de la recherche scientifique, tout en soulignant l’importance du savoir pour le développement du pays.
À travers des réformes ambitieuses et des mesures concrètes, l’Algérie réaffirme son engagement envers l’éducation, honorant ainsi l’héritage de Ben Badis.
Valoriser les enseignants : un enjeu central
Ces dernières années, le secteur de l’éducation a bénéficié d’avancées significatives, notamment pour rehausser la condition des enseignants. Un nouveau statut pour les corps de l’Éducation nationale a été adopté, marquant une étape clé. Ce texte, qualifié d’«historique» par les professionnels, améliore les conditions de travail et les perspectives socioprofessionnelles des éducateurs. Cette réforme s’inscrit dans la vision du président Abdelmadjid Tebboune, qui place les enseignants au coeur de la mission éducative : transmettre un esprit patriotique et des connaissances solides aux jeunes générations.
Depuis plusieurs années, le président s’attache à redonner à l’école algérienne son rôle central dans la société. Cet objectif passe par une revalorisation des enseignants, avant tout perçus comme des éducateurs. Parmi les mesures phares, la réduction de trois ans de l’âge de départ à la retraite pour les enseignants des trois cycles d’enseignement a été largement saluée. De plus, l’intégration de plus de 82 000 enseignants contractuels dans des postes permanents a stabilisé le secteur, favorisant un meilleur engagement professionnel et une sérénité sociale accrue.
Cette attention portée aux enseignants ne se limite pas à leur statut. Des formations continues sont mises en place pour renforcer leurs compétences pédagogiques, tandis que des incitations financières et des améliorations des infrastructures scolaires contribuent à rendre leur quotidien plus épanouissant. Ces efforts traduisent une reconnaissance de leur rôle essentiel dans la construction d’une société instruite et dynamique.
Des conditions optimales pour les apprenants
L’État algérien s’engage à garantir la réussite de tous les apprenants, qu’ils soient élèves, étudiants ou stagiaires en formation professionnelle. Des dispositifs tels que les bourses scolaires, la restauration, le transport et les soins de santé scolaire sont déployés pour lever les obstacles à l’apprentissage. Ces mesures permettent à des millions d’élèves, des écoles primaires aux universités, d’évoluer dans un environnement favorable.Une commission nationale, créée sous l’égide du ministère de l’Éducation nationale, oeuvre à l’amélioration de la qualité de l’enseignement.
Parallèlement, le modèle des écoles pilotes, équipées d’outils numériques interactifs, est en cours d’extension. Selon les directives présidentielles, l’objectif est de doter 50 % des écoles primaires de tablettes électroniques d’ici fin 2025, une étape majeure dans la modernisation du système éducatif. Cette transition numérique vise à préparer les jeunes à un monde technologique, tout en enrichissant les méthodes pédagogiques. Les efforts ne s’arrêtent pas là. Des programmes d’accompagnement pour les élèves en difficulté et des activités parascolaires viennent renforcer l’offre éducative. Ces initiatives, combinées à une meilleure gestion des établissements, garantissent un cadre d’apprentissage structuré et inclusif.
L’enseignement supérieur : un levier de progrès
Le secteur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique joue un rôle stratégique dans le développement national. Ces dernières années, des mesures audacieuses ont dynamisé les universités algériennes. L’augmentation du montant des bourses universitaires témoigne de l’engagement à soutenir les étudiants.
De nouveaux textes législatifs favorisent la recherche, l’innovation et la création d’entreprises, renforçant l’écosystème entrepreneurial. De nouvelles infrastructures, telles que des universités, des écoles supérieures et des pôles d’excellence en sciences et technologies, ont vu le jour. En 2024, les résultats sont probants : 130 start-up, 150 micro-entreprises et 900 projets de micro-entreprises éligibles au financement ont été lancés, tandis que 2 800 brevets ont été déposés.
Ces chiffres illustrent la capacité des universités à lier recherche scientifique et création de richesses, contribuant à l’essor économique du pays. Le gouvernement travaille également à instaurer un système de qualité dans les établissements d’enseignement supérieur. Ce système vise à aligner les universités sur les normes internationales en matière de gouvernance, de formation et d’innovation, tout en promouvant l’excellence académique. Des partenariats avec des institutions étrangères et des programmes d’échange renforcent cette ambition, offrant aux étudiants et chercheurs des opportunités d’ouverture sur le monde.
L’héritage de Cheikh Abdelhamid Ben Badis
La Journée du Savoir rend hommage à Cheikh Abdelhamid Ben Badis, dont la vision réformiste a transformé l’Algérie. Dès 1913, aux côtés de Cheikh Bachir El Ibrahimi, il s’est engagé à contrer les politiques coloniales françaises visant à maintenir le peuple dans l’ignorance. La fondation de l’Association des Oulémas musulmans algériens en 1931 a marqué un tournant, faisant de l’éducation un outil de résistance et d’émancipation.
Le projet de Ben Badis allait bien audelà de l’enseignement. Il englobait des dimensions politique, sociale et culturelle, visant à préserver l’identité nationale tout en éveillant les consciences. Son héritage reste une source d’inspiration, rappelant que le savoir est une force contre l’oppression et un levier pour le progrès collectif.
Une célébration tournée vers l’avenir
La Journée du Savoir est l’occasion de saluer les avancées de l’Algérie dans l’éducation et la recherche, tout en renouvelant l’engagement envers l’héritage de Ben Badis. Les réformes entreprises, qu’il s’agisse de la valorisation des enseignants, de la modernisation des écoles ou de l’essor des universités, traduisent une ambition claire : faire du savoir le moteur d’un avenir prospère.
En poursuivant ces efforts, l’Algérie consolide sa position comme un acteur clé dans la production et la diffusion du savoir. Fidèle à la vision de ses pionniers, elle embrasse les défis de la modernité avec détermination, transformant l’éducation en un pilier de développement durable. Cette dynamique, ancrée dans une histoire riche et tournée vers l’avenir, fait de la Journée du Savoir un moment de fierté nationale et d’espoir pour les générations futures.