Depuis plusieurs jours, l’Algérie fait face à une escalade de tensions diplomatiques avec le gouvernement de transition malien, qui l’accuse de pratiques contraires aux intérêts régionaux, notamment dans la gestion de la situation sécuritaire au Sahel.

Ces allégations, jugées hostiles et infondées par les autorités et la société civile algériennes, ont provoqué une vague de réactions unanimes pour défendre la souveraineté nationale et dénoncer des manoeuvres de déstabilisation.

Au coeur de cette mobilisation, la Machiakha générale de la TariqaQadiriya et des figures historiques comme Ammad Mustapha, Amenokal d’Ahaggar et Tamesna, appellent à l’unité africaine et à la résistance face aux divisions imposées par des agendas extérieurs. Cette crise met en lumière les défis complexes du Sahel et l’urgence d’une coopération régionale fondée sur le respect mutuel.

La TariqaQadiriya : Une condamnation ferme des accusations maliennes

Première à réagir, la Machiakha générale de la TariqaQadiriya, influente confrérie soufie présente en Algérie et à travers l’Afrique, a publié samedi un communiqué cinglant condamnant les accusations maliennes. Qualifiant ces allégations de «contrevérités graves» et d’ «attaques fallacieuses », la confrérie y voit une tentative délibérée de nuire à l’Algérie et de remettre en cause son engagement historique pour la paix et la stabilité régionale.

Selon elle, ce discours traduit une «déconnexion totale avec les réalités régionales et internationales » et découle de pressions extérieures visant à transformer le Sahel en un théâtre de rivalités géopolitiques. Le Cheikh El Hassan Hassani, guide spirituel de la Tariqa, a réaffirmé son soutien indéfectible aux autorités algériennes et à l’Armée nationale populaire (ANP), qualifiée de «digne héritière de l’Armée de libération nationale» et de «rempart contre toute menace».

Il a souligné le rôle constant de l’Algérie dans la défense des peuples opprimés, la consolidation de la sécurité régionale et la lutte contre le terrorisme. Pour la Tariqa, ces accusations ne visent pas seulement un État, mais l’ensemble des aspirations à une Afrique unie et souveraine.

L’Amenokal d’Ahaggar et Tamesna: Une voix du sud pour défendre la souveraineté

Ammad Mustapha, Amenokal d’Ahaggar et Tamesna, moudjahid respecté et symbole de l’unité nationale, s’est joint à cette mobilisation dans un communiqué publié vendredi. Il a catégoriquement rejeté les accusations maliennes, les décrivant comme une «diversion» destinée à masquer les échecs du gouvernement de transition dans la gestion de la crise sécuritaire et de l’instabilité au Mali.

Pour Mustapha, ces attaques relèvent d’un «projet putschiste raté» visant à déstabiliser la région et à porter atteinte à la souveraineté algérienne. Saluant la fermeté des autorités algériennes, il a exprimé son appui total aux décisions prises, notamment le rappel des ambassadeurs d’Algérie au Mali et au Niger, ainsi que le report de la prise de fonctions de l’ambassadeur au Burkina Faso. Ces mesures, selon lui, témoignent de la détermination de l’Algérie à protéger son intégrité face à des provocations orchestrées sous influences extérieures. Mustapha a également appelé à une mobilisation nationale pour contrer ces «tentatives malveillantes » et préserver l’unité du pays.

Tensions régionales : Une crise aux racines complexes

Les tensions actuelles s’inscrivent dans un contexte régional marqué par une instabilité chronique au Sahel. Le gouvernement malien de transition a accusé l’Algérie d’ingérence dans les affaires régionales, notamment en lien avec la gestion des crises politiques et sécuritaires au Mali. Ces allégations, perçues comme une attaque frontale contre les positions historiques de l’Algérie en faveur de la paix et du bon voisinage, ont suscité une indignation générale.

Pour de nombreux observateurs, ce discours hostile reflète les difficultés internes du Mali, où le pouvoir de transition peine à stabiliser le pays face aux groupes armés et à l’insécurité croissante. La Tariqa Qadiriya et Mustapha estiment que ces accusations servent à détourner l’attention de ces échecs, tout en répondant aux injonctions de puissances étrangères cherchant à exacerber les rivalités régionales. Cette crise diplomatique intervient également dans un contexte de réalignements géopolitiques, où le Sahel devient un enjeu stratégique pour des acteurs extérieurs.

Appel à l’unité africaine et à la vigilance

Au-delà de la défense de l’Algérie, les réactions de la Tariqa Qadiriya et d’Ammad Mustapha portent un message plus large d’unité et de coopération. La confrérie a appelé le peuple algérien à rester «uni, mobilisé et vigilant » face aux campagnes de désinformation visant à fragiliser la stabilité nationale. Dans un geste fraternel, elle s’est adressée aux «peuples maliens, saheliens et africains», les exhortant à faire preuve de conscience politique pour résister aux manoeuvres de division. «L’avenir de notre région réside dans l’intégration, la coopération et la solidarité, non dans la soumission à des agendas étrangers», a-t-elle insisté. Mustapha, de son côté, a plaidé pour une mobilisation régionale face aux défis communs, notamment l’insécurité, la pauvreté et l’ingérence extérieure.

Ces appels rejoignent ceux d’autres figures de la société civile et de l’élite religieuse algérienne, qui prônent une conscience panafricaine lucide pour contrer l’instrumentalisation politique et les influences néocoloniales. Ensemble, ils soulignent que la cohésion entre les nations africaines est la clé pour relever les défis sécuritaires, économiques et politiques du Sahel.

La nécessité d’une solution

La crise entre l’Algérie et le Mali met en lumière l’urgence d’une réconciliation régionale fondée sur le respect de la souveraineté et un dialogue constructif. En rejetant fermement les accusations maliennes, l’Algérie réaffirme son engagement pour la stabilité du Sahel et sa volonté de promouvoir une coopération bénéfique pour tous. La TariqaQadiriya, Mustapha et d’autres voix algériennes appellent à dépasser les logiques de confrontation pour bâtir une Afrique souveraine, libérée des divisions artificielles et tournée vers un avenir de paix partagée.

Cette mobilisation illustre la résilience de l’Algérie face aux provocations et son rôle central dans la défense de l’unité africaine. En s’appuyant sur des figures spirituelles et historiques, le pays envoie un message clair : les tentatives de déstabilisation, qu’elles viennent de l’intérieur ou de l’extérieur, se heurteront à une nation unie et déterminée à préserver ses principes et ses intérêts.

L’Algérie au coeur de l’unité africaine

Face aux accusations du Mali, l’Algérie démontre une solidarité sans faille, portée par des voix aussi diverses que celles de la Tariqa Qadiriya et des dignitaires du sud notamment l’Amenokal Ammad Mustapha.

Ces réactions ne se limitent pas à la défense nationale : elles incarnent un appel vibrant à l’unité africaine, à la vigilance face aux ingérences et à la construction d’un Sahel stable et prospère. Alors que la région fait face à des défis croissants, l’Algérie reste fidèle à sa vision d’une Afrique forte, unie et en paix, prête à relever les enjeux du présent pour façonner un avenir collectif.