Les prix des moutons sur les marchés algériens ont récemment fait l’objet d’une baisse importante, en particulier dans les wilayas des steppes, reconnues pour leur forte production de bétail.
Selon des experts et des éleveurs, cette chute des prix est en grande partie due à une décision gouvernementale d’importer un million de têtes de bétail en vue de l’Aïd el-Adha, dans le but de réguler le marché et de proposer des prix plus abordables pour la population.
Une baisse soudaine des prix et une activité commerciale en décroissance
Au marché de Djelfa, une des plus grandes places commerciales pour les moutons du pays, l’activité commerciale a chuté de manière significative. Le prix du bélier, auparavant vendu à 140 000 dinars, est désormais proposé à 100 000 dinars. Cette baisse, bien que bénéfique pour les consommateurs, a provoqué une inquiétude parmi les éleveurs, qui redoutent une instabilité accrue sur le marché à cause des fluctuations liées à l’importation. De plus, de nombreux commerçants ont choisi de reporter leurs achats jusqu’à ce que la situation du marché devienne plus claire, contrairement aux années précédentes où ils procédaient aux achats dès cette période.
Une réponse gouvernementale : Importation et organisation
Pour répondre à cette crise et garantir un approvisionnement suffisant en moutons d’Aïd à des prix raisonnables, le gouvernement algérien a décidé d’importer un million de têtes de bétail, une décision qui a été officiellement prise lors du Conseil des ministres du 9 mars. Ce projet ambitieux vise à rendre les moutons accessibles à toutes les couches de la population, en particulier aux fonctionnaires, pour lesquels une procédure d’inscription a été mise en place par les comités des services sociaux des différents secteurs.
Les directions de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des collectivités locales ont ainsi commencé à recenser les fonctionnaires intéressés par l’achat de moutons importés, garantissant ainsi une distribution organisée. Cette approche a été largement saluée par les employés qui y voient une solution pour contourner la hausse des prix et l’incertitude du marché.
L’impact de l’importation sur le marché local
L’importation de ces moutons aura un impact majeur sur l’offre et la demande locales. En effet, cette décision vise à rationaliser les prix et à rendre les animaux plus abordables pour la population tout en maintenant la qualité du cheptel national. Les autorités prévoient également une collaboration étroite avec des coopératives spécialisées pour garantir une distribution fluide à travers tout le pays, notamment dans les régions les plus touchées par la fluctuation des prix.
Cette initiative constitue un défi logistique de grande envergure, mais les préparatifs en cours montrent que l’Algérie est sur la voie de réussir cette opération historique. Si cette stratégie porte ses fruits, elle pourrait changer à long terme la manière dont le pays gère son marché du bétail et ses approvisionnements pour les fêtes religieuses. En conclusion, l’importation de ces moutons pourrait bien marquer un tournant dans la gestion du marché du bétail en Algérie, offrant une solution temporaire à la crise actuelle tout en préservant les intérêts des éleveurs et des consommateurs.