Canicules, événements météorologiques extrêmes, pollution de l’air et maladies infectieuses. Si notre planète était patiente, elle serait admise en soins intensifs.
Ses signes vitaux sont alarmants. Sa capacité pulmonaire est compromise : les forêts, qui absorbent le dioxyde de carbone et produisent de l’oxygène, sont détruites.
De nombreuses sources d’eau terrestres, élément vital sont polluées. Le plus inquiétant, c’est que son état se détériore de plus en plus et rapidement. Nous réapprenons aujourd’hui ce que l’humanité a toujours su, mais qu’elle a oublié ou ne veut pas voir depuis la révolution industrielle.
Nous nuisons à notre environnement, nous nous faisons du mal à nous-mêmes. Pendant des siècles, nous avons pillé notre planète. Aujourd’hui, nous en payons le prix fort et vivons une triple crise planétaire : changements climatiques, perte de biodiversité et pollution.
La Banque mondiale rappelle à ce titre, que la pollution de l’air extérieur est responsable du décès prématuré d’environ 5,7 millions de personnes chaque année, dont 95% surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Outre son impact sanitaire dévastateur, la pollution atmosphérique engendre des pertes de productivité et une réduction de l’espérance de vie, coûte à l’économie mondiale près de 5% de son PIB.
Ces chiffres soulignent l’urgence d’agir pour la santé publique et la croissance économique. A rappeler que de nombreux scientifiques ne cessent de tirer la sonnette d’alarme, demandant aux décideurs politiques de considérer la crise climatique et la perte de biodiversité comme une seule et unique crise : un enjeu de santé publique à l’échelle mondiale.
Le retour d’écho semble revenir du côté de la Banque mondiale accompagné d’un espoir pour la santé environnementale mondiale. En effet, selon un nouveau rapport, des mesures ciblées pourraient permettre de réduire de moitié le nombre de personnes exposées à des niveaux dangereux de pollution atmosphérique d’ici à 2040.
La bonne nouvelle, c’est que les solutions existent et qu’elles sont à notre portée. En nous concentrant sur les secteurs qui ont le plus d’impact et en actionnant les leviers que constituent la volonté politique, les données et les financements, nous pouvons parvenir à un air plus pur et plus sain de notre vivant, a affirmé Axel van Trotsenburg, directeur général senior de la Banque mondiale. Intitulé « Accélérer l’accès à un air pur sur une planète vivable », ce document clé met en lumière le potentiel considérable de l’action publique pour diminuer significativement la concentration de particules fines, particulièrement nocives pour la santé humaine.
Le rapport identifie trois axes d’action prioritaires pour les responsables publics, qui consistent le renforcement de la gouvernance pour mettre en place des cadres réglementaires efficaces et les faire appliquer, améliorer les données sur la qualité de l’air pour un suivi précis et une prise de décision éclairée et compléter les ressources publiques par des investissements privés pour financer les solutions et les technologies propres. Agir sur ces leviers est crucial pour améliorer durablement la qualité de l’air.
La Banque mondiale insiste sur la nécessité d’une coopération à l’échelle des bassins atmosphériques, reconnaissant que la pollution ne s’arrête pas aux frontières et nécessite une approche transnationale.
Ce rapport offre un message d’espoir, soulignant qu’une action concertée et ciblée peut significativement améliorer la qualité de l’air que nous respirons, avec des bénéfices considérables pour la santé humaine et l’économie mondiale. Il appelle à une mobilisation rapide et ambitieuse pour saisir cette opportunité de construire un avenir plus sain et plus durable.