Les experts économistes algériens estiment que la récente décision d’imposer 30% des droits douaniers sur les produits algériens sur le marché américain n’aura pas les conséquences de déstabilisation sur les échanges entre les deux pays.
La décision américaine d’augmenter les droits de douanes à un ensemble de pays risque de bouleverser le commerce mondial. Mais pour l’Algérie cette mesure prise par l’administration de Trump aura un effet sur le marché du pétrole et du gaz dont l’Algérie exporte 95% de ses produits vers le marché américain. L’expert Brahim Guendouzi a analysé cette décision en soulignant que « ce taux de 30% est décidé par rapport au taux qu’applique l’Algérie pour les produits importés de l’étranger dont ceux américains » en notant que « ce taux concerne certains produits agricoles et biens manufacturés.
Les produits énergétiques sont soumis à d’autres régulations spécifiques et les droits de douanes classiques ne concernent généralement pas ces produits ». En effet, si l’Algérie exporte l’essentiel de ces hydrocarbures à raison de 95% vers le marché américain. A noter également que l’Algérie exporte des produits comme les dattes, le fer et l’acier ainsi que des produits chimiques. Les américains exportent des produits manufacturés et des biens industriels.
La valeur totale de ces échanges est évaluée à environ 3,1 milliards de dollars à fin 2024 soit 5% de l’ensemble de la balance commerciale. La crainte selon d’autres analystes, c’est le marché pétrolier brut dont l’Algérie reste encore dépendante de ces exportations. Pour l’économiste Farés Hebbache indique dans un entretien journal Echourouk que «les produits énergétiques seront affectés relativement à moyen terme car sur le taux d’imposition décidé par les USA concernent surtout les grands pays industrialisés où les échanges sont importants».
En tenant compte également du contexte géopolitique actuel avec les guerres commerciales lancées avec les rivaux comme l’Europe et la Chine. Le spécialiste estime également que « malgré le déficit commercial entre les deux pays à 59%, cela n’affectera pas la dynamique d’investissement dont les majors pétroliers tels que Exxon Mobil et Chevron l’ont confortés sur le marché algérien ».
D’autre part, l’économiste Brahim Guendouzi souligne que «l’Algérie doit réorienter sa stratégie vers d’autres marchés de proximité à savoir celui de l’Union européenne et l’Afrique ». D’autant que les mesures protectionnistes prises par l’administration américaine dévoilent que la récession va se profiler et fragiliser le commerce mondial dans le contexte actuel» ajoute l’expert.