Nouvelle page dans les relations algero-francaises va incessamment s’ouvrir. Une page qui annonce une désescalade dans les relations entre les deux pays après une longue crise qui a duré plusieurs lois.

C’est là la conséquence première de l’entretien téléphonique entre les président des deux pays, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. Lors de cet entretien lundi dernier, lors duquel le président de la République a reçu les voeux de son homologue français à l’’occasion de l’Aid El Fitr. Tout a été mis sur la table lors de ce « long échange ». . Cela ressemble bel et bien à une grande explication et une mise à plat de l’ensemble des relations entre les deux pays.

Le lourd dossier de la mémoire, la coopération sécuritaire, la question migratoire, les relations économiques ainsi que l’affaire de Boualem Sansal ont été, en effet, les principaux points sur lesquels les deux présidents ont discuté et convenus en même temps de trouver des solutions à tous les obstacles qui s’érigent devant l’amélioration des relations entre les deux partenaires. Ils ont en quelque sorte établi le cadre et balisé le terrain aux futurs pourparlers.

Les termes du communiqué rendu public par la présidence de la république ne laissent guère de doute quant à la volonté des deux présidents d’aller de l’avant pour concrétiser l’avènement d’une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays afin de mettre définitivement fin aux « tensions qui se sont accumulées ces derniers mois ». Ces derniers mois ou en effet les relations entre les deux pays ont effectivement traversées une forte zone de turbulences au point où de nombreux analystes et observateurs ont estimé, à juste titre d’ailleurs, que Paris et Alger sont au bord de la rupture.

Lors de cet entretien « franc et amical » Tebboune et Macron ont également convenu au retour à un dialogue « d’égal à égal » afin de donner « une nouvelle ambition » aux relations bilatérales. Des termes assez significatifs qui indiquent clairement que quelque que la page de cette crise est effectivement en train d’être fermée. Une crise née, pour rappel, suite à la reconnaissance par le président français de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Au mois d’aout dernier Macron a surpris tous les observateurs en rompant avec la position traditionnelle de la France similaire, avec toutefois un soutien franc au Maroc, à celle qu’adopte l’organisation des Nations Unies (ONU).

Paris a ainsi indiqué que le seul cadre du dialogue entre les deux belligérants, à savoir le Maroc et le front Polisario, reste « le plan d’autonomie» défendu bec et ongles par Rabat. La réplique d’Alger ne s’est pas attendre puisque son ambassadeur en France a été de suite rappelé. S’en est alors suivie une grande escalade, particulièrement animée par la partie française . C’est ainsi que le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est allé crescendo dans ses propos inamicales et vindicatifs mettant complètement de coté l’obligation de réserve qui devait être sa seule conduite.

Croyant pouvoir intimider l’Algérie en exerçant des pressions et appelant à des sections, il a harcelé de nombreux ressortissants algériens vivant en France en utilisant le procédé de l’obligation de quitter le territoire français (OQTF). Mais Alger est resté ferme en refusant d’accueillir ces expulsés ce d’autant que la démarche française était entachée de moult irrégularités. La droite traditionnelle et l’extrême droite se sont alors déchainées en déversant leur fuel contre l’Algérie.

Cette résurgence de la haine qu’ils vouent çà l’Algérie s’est exacerbée dans l’ « affaire Sanssal » lequel a été condamnée par la justice algérienne. Tout compte fait l’on amorce certainement une phase d’apaisement. La visite qu’effectuera à Alger dimanche prochain le chef de la diplomatie française, qui sera suivie par celle du ministre de la Justice, entérinera définitivement cette désescalade e balisera le terrain à une éventuelle rencontre entre Tebboune et Macron puisque ce principe a été retenu lors de l’entretien téléphonique.