Commémorer, c’est transmettre aux générations futures, pour tenter de combattre l’oubli, pour lutter contre l’accélération de l’histoire et la surabondance d’informations.

C’est une référence au passé, un rappel de la dette à l’égard de nos aïeux, une exhortation à se souvenir un voeu de fidélité... Mais en fait il s’agit bien de l’avenir que du passé. L’enjeu est de nous raconter à nous même ce qui nous importe et de favoriser, par l’émotion produite, quelque chose comme un engagement solennel et partagé.

C’est dans cette optique que le ministère des moudjahidines et des Ayants-droit, commémore l’ anniversaire de la mort des deux héros de la Révolution, en l’occurrence les Colonels Amirouche et Si El Haouès, dans les monts de djebel Thameur à Bou-Saâda dans la wilaya de M’sila. Représenté par le directeur du Centre national d’études et de recherche sur la Résistance populaire, le Mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954, Hocine Abdessettar, s’était recueilli, aux côtés des autorités locales civiles et militaires, des représentants de la famille révolutionnaire, d’acteurs de la société civile et de citoyens, à la mémoire des Martyrs de cette bataille historique, au cimetière des martyrs de Djebel Thamer.

La fondation qui porte son nom, pour sa part, pour des raisons liées au mois sacré et à la coïncidence avec l’Aïd El-Fitr, a décidé de reporter les festivités liées à cet événement au samedi 5 avril 2025. Cette halte annuelle de la mémoire en elle-même est un retour au passé et devrait prendre d’autres significations pour s’unir dans le recueillement, afin de renouveler le serment, fait par les chouhada dont les sacrifices ont marqué chaque Algérien par le sang qui a coulé et irrigué cette terre.

Leur sacrifice a été l’engagement envers les générations qui leurs sont reconnaissant à jamais devenant ainsi le legs mémoriel qui doit être sans cesse renouvelé au nom des idéaux qu’ils ont défendu. Aussi est-il du devoir de chacun de se remémorer ces hommes tout autant qu’ils étaient du fait qu’ils ont été les fers de lance de la lutte pour la libération du pays et du peuple, répondant présent au rendez-vous de novembre.

Hocine Abdessettar, représentant le ministre des Moudjahidine et des Ayantsdroit, l’a d’ailleurs affirmé à l’occasion en soulignant que « la commémoration de la mort au combat des deux colonels est « une occasion de rappeler les immenses sacrifices des Martyrs et des Moudjahidine et de préserver la mémoire nationale », tout en ajoutant que ces événements nationaux « constituent une occasion pour immuniser les générations en les rattachant à l’histoire de la glorieuse Révolution de Novembre ». A cette occasion, le musée consacré aux colonels Amirouche et Si El Haouès, situé à proximité du monument commémorant la bataille, a été inauguré après l’achèvement de travaux d’agrandissement.