Disposant d’un know how reconnu à l ‘échelle internationale, l ‘Algérie, dans un contexte marqué par une concurrence féroce, affiche ses ambitions. Le pays lorgne en effet les marchés africains. Fer de lance de cette nouvelle orientation stratégique, la Sonatrcah et la Sonelgaz , les deux fleurons du secteur énergétique national, sont disposées à développer leur coopération avec d nombreux pays africains.
La toute récente visite effectuée par le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, en Ethiopie risque d’être une date marquante de cette offensive algérienne en direction des marchés africains de l’énergie. Pétrole, engrais et électricité étaient au centre des discussions du ministre algérien avec ses interlocuteurs éthiopiens. Arkab a, en effet, mis en avant l’entière disponibilité de l’Algérie à apporter son aide et son expertise pour le développement de la coopération en matière de pétrole et de gaz, notamment.
Le ministre de l’Energie, accompagné d’une importante délégation comprenant notamment, les P-dg de la Sonatrcah et de la Sonelgaz ainsi que de hauts cadres de son département ministériel, a indiqué que la « «Sonatrach dispose de techniques développées et de hautes compétences permettant de soutenir l’Ethiopie dans le développement de son secteur énergétique». L’Etiopie, un des plus grands pays africains disposant de surcroît d’une économe en plein essor ; voudrait développer le secteur petrolier et gazier puisque d’énormes réserves prouvées ont été découvertes dans la région de l’Ogaden.
Arkab a exprimé «la disponibilité de l’Algérie à assurer un accompagnement technique et une formation à la partie éthiopienne pour renforcer ses capacités dans ce domaine». Il a également été question de la possibilité d’approvisionner l’Ethiopie en pétrole brut algérien et en produits pétroliers au regard de la demande croissante sur le carburant dans le marché éthiopien. Les deux parties se sont aussi mis d’accord sur l’importance de développer le partenariat dans l’exploration, l’exploitation et la transformation des ressources minérales, notamment les métaux précieux et rares tels que l’or, le phosphate, le cuivre et le zinc.
La Sonatrach est donc bien partie pour s’établir sur le marché éthiopien, ce géant africain qui dispose d’énormes ressources et un marché antérieur fort de plus de 100 millions d’habitats. Déjà présente dans d’autres pays, comme c’est le cas en Libye ou au Niger, la Sonatrach affiche ainsi son ambition d’étendre son activité à l’Afrique de l’Est. La Sonelgaz n’est pas en reste puisque ce groupe veut, lui aussi, étendre ses activités dans le continent noir. L’entreprise est en effet en train de prospecter ce marché prometteur. Dans ce cadre l’Afrique de l’Ouest semble être le point de départ de cette offensive africaine, l’on cite ainsi quatre pays, à savoir le Sénegal, la Guinée-Bissau, la Gambie et le Cap-Vert).
Avec ces pays, des visioconférences sont en préparation pour examiner les opportunités de coopération. Selon le premier responsable de la Sonelgaz cette démarche s’inscrit dans le cadre de «la mise en oeuvre des directives des hautes autorités visant à renforcer les relations économiques avec les pays africains, notamment en Afrique de l’Ouest». Sonelgaz a déjà, pour rappel, un pied au Niger. Il est ainsi question des « résultats positifs » obtenus par le groupe algérien dans sa coopération avec la Société nigérienne d’électricité «Nigelec».