L’Algérie a exprimé son indignation, mardi 19 mars 2025, depuis New York, concernant le «silence» du Conseil de sécurité des Nations Unies face aux "atrocités" perpétrées dans la bande de Ghaza, après la reprise par l’entité sioniste de son offensive à grande échelle contre cette région palestinienne.
La situation est devenue de plus en plus préoccupante alors que les attaques s’intensifient, provoquant de lourdes pertes humaines, en particulier parmi les enfants et les femmes.
La condamnation ferme de l’Algérie
Le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a fermement condamné ces attaques, qualifiées de violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu. Lors de sa déclaration devant le Conseil de sécurité, il a rappelé que la résolution 2735, qui régit le cessezle- feu, stipule que ce dernier doit être respecté tant que des négociations sont en cours. L’Algérie a également dénoncé l’usage de Gaza comme terrain de jeu pour des calculs politiques, soulignant la responsabilité des médiateurs, à savoir les États-Unis, l’Égypte et le Qatar, d’assurer le respect de cet accord.
Les violences ont conduit à la martyrisation de plus de 400 personnes, selon des sources médicales à Ghaza, dont une majorité d’enfants et de femmes, sous les bombardements incessants des forces sionistes. En réponse à ce tragique événement, le diplomate algérien a martelé que l’heure est venue de rendre des comptes pour ces crimes de guerre, appelant à la justice pour un peuple martyrisé depuis trop longtemps.
La dénonciation de l’occupation sioniste
Bendjama a souligné que l’Algérie, ayant elle-même vécu plus de 130 ans d’occupation, comprend très bien la souffrance et l’oppression imposées par un tel régime. Il a comparé cette occupation sioniste à l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire moderne et a exprimé son souhait de mettre fin à toutes les formes d’occupation, où qu’elles existent.
Selon lui, l’Algérie se fait un devoir de dénoncer le silence du monde face à ce qui s’apparente à un génocide perpétré en toute impunité. Il a également pointé du doigt l’aggravation de la situation à Ghaza, où la population endure un blocus terrible. «Depuis plus de deux semaines, aucun camion d’aide n’a pu entrer à Ghaza», a-t-il expliqué, soulignant que ce blocus était délibéré et calculé pour coïncider avec le mois sacré du Ramadan. Ce siège, combiné à la famine et aux privations, est une tentative de briser la résistance du peuple palestinien.
Une situation humanitaire catastrophique
Amar Bendjama a également dénoncé l’utilisation de l’eau comme arme de guerre, un fait particulièrement alarmant dans un territoire déjà asphyxié par le blocus. Plus de 80% de la population de Ghaza n’a plus accès à des sources de nourriture, et la situation continue de se dégrader.
La privation d’aide humanitaire, notamment à travers les attaques contre l’UNRWA et les restrictions imposées aux ONG, complique davantage les efforts pour soutenir les civils palestiniens. Le diplomate a rappelé que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à la puissance occupante de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence, une décision ignorée par l’entité sioniste. Il a également souligné que le Conseil de sécurité, dans ses résolutions, avait appelé à un accès humanitaire sûr et sans entrave, mais que cet appel reste sans réponse face à l’aggravation des souffrances à Ghaza.
La mise en question de l’efficacité du Conseil de sécurité
En conclusion, l’ambassadeur algérien a déploré l’inaction du Conseil de sécurité face à ces crimes de guerre. «Le silence de ce Conseil face à ces atrocités remet sérieusement en question sa pertinence», a-t-il déclaré. Il a également mis en garde le Conseil, l’interrogeant sur sa capacité à assumer ses responsabilités et à agir pour mettre fin à ce génocide, tout en préservant un semblant de crédibilité sur la scène internationale. Le message de l’Algérie à l’ONU est clair : il est impératif que le Conseil de sécurité prenne enfin des mesures concrètes pour arrêter ces violences et protéger les droits des Palestiniens.