Le monde s’est réduit à un grand village grâce à un clic ! En effet, le développement d’Internet et la multiplication des objets connectés ont conduit à l’émergence de sociétés hyper connectées. Si ce monde digitalisé constitue une véritable opportunité (interconnexion des individus, accès à l’information, commerce en ligne, etc.), il est également à la source de nouvelles menaces.
Tout simplement, dans un territoire inexploré promettant des richesses infinies, tant intellectuelles que matérielles, les pionniers des temps modernes se sont lancés dans une conquête reposant sur l’absence de règle. Or, ce nouvel eldorado est devenu le territoire de chasse de prédateurs aux multiples profils et aux motivations les plus diverses. Autrement dit, la cybercriminalité est clairement la nouvelle menace du temps moderne.
Elle est d’autant plus difficile à appréhender qu’elle prend des formes diverses et n’a, par définition, pas de frontières. Il peut s’agir d’apologie du terrorisme, de réseaux de pédopornographie ou de proxénétisme, ou encore d’attaques contre des systèmes de données. Internet donne aussi aux malfaiteurs un nouveau terrain de jeu pour mettre en place des escroqueries comme la fraude à l’e-paiement, le blanchiment d’argent ou le trafic de stupéfiants Le cyberespace permet l’expression de menaces inédites par l’utilisation des nouvelles technologies.
La cybercriminalité devient un enjeu de société, à la fois pour les gouvernements, les entreprises et les citoyens. Ces activités illégales tendent aujourd’hui à s’accélérer et à se complexifier, raison qui a conduit l’Algérie à faire de la lutte contre la cybercriminalité l’une de ses priorités tout en cherchant à s’adapter aux nouvelles menaces tant sur le plan législatif que sur le plan opérationnel. Pour cela, elle s’est déjà mise au diapason des cybercriminels, en anticipant leurs attaques et en utilisant la technologie contre eux. Et les statistiques de l’année 2024, présentées par la police nationale sont là pour le confirmer, soulignant l’ampleur des actions menées pour protéger les citoyens et lutter contre les dérives numériques.
En effet, il s’agit de pas moins de 5 298 crimes cybernétiques, ciblant notamment les contenus immoraux et les escroqueries en ligne. Parmi ces infractions, 1 164 affaires concernent la diffusion de contenus contraires à l’ordre public, ayant conduit à l’arrestation de 1 410 individus.
Par ailleurs, 1 387 cas d’escroquerie en ligne ont entraîné l’interpellation de 2659 suspects, tandis que 1 496 personnes ont été arrêtées pour 1 647 affaires d’atteinte aux personnes via Internet. Les services de police ont également traité 335 affaires liées aux atteintes aux systèmes informatiques, arrêtant 282 individus. De plus, 120 personnes impliquées dans des crimes contre des enfants en ligne ont été appréhendées, ainsi que 276 autres impliquées dans 156 affaires de vente de produits interdits sur Internet.