Le ministère du Commerce intérieur et de Régulation du marché national s’apprête à mettre de l’ordre dans son secteur à travers un projet de loi pour la régulation des activités commerciales, qui entrera prochainement en vigueur et ce, pour lutter contre l’anarchie et l’informel.
Parmi les mesures prévues figurent l’approvisionnement et la régulation du marché et la protection du pouvoir d’achat des citoyens, la révision des lois relatives aux pratiques commerciales, au commerce électronique, aux espaces commerciaux, aux réseaux de distribution et à la protection du consommateur, ainsi que la révision des règles de contrôle de la conformité des produits importés à la frontière et les modalités associées.
Ce projet de loi, en phase finale d’élaboration, vise à offrir une visibilité accrue sur les chaînes de production et de distribution, a fait savoir le directeur de la régulation du marché auprès du ministère du Commerce intérieur, Ahmed Mokrani. «Suite aux instructions du président de la République, nous allons faire participer tous les intervenants (associations patronales, commerçants, consommateurs, opérateurs économiques et société civile», a confié Mokrani à un quotidien national.
Selon lui, ce nouveau cadre permettra d’avoir une identification et une visibilité de tous les circuits commerciaux, d’autant que l’un des axes majeurs de la réforme repose sur la digitalisation. «Nous avons maîtrisé la disponibilité des produits de consommation sur les marchés. Il faut, désormais, structurer la distribution en identifiant avec précision où ces produits sont écoulés», ajoute-t-il. Selon lui, l’initiative mettra fin aux déséquilibres d’approvisionnement entre les wilayas et assurera une meilleure répartition et visibilité des marchandises sur le territoire national.
«Nous travaillons sur la mise en place d’un dispositif qui permettra d’encadrer définitivement la régulation des marchés à travers l’identification et la numérisation des circuits de distribution des produits nationaux ou importés. Avec la cartographie numérisée des différents circuits de distribution, nous aurons une visibilité complète, car auparavant, il était difficile de savoir où ces produits étaient réellement vendus», explique le responsable. «Nous pourrons maîtriser entièrement le circuit de production et de distribution», soutient Mokrani, espérant voir la promulgation du projet de loi au courant de l’année en cours.
Et pour assurer une distribution équitable, il est essentiel, renchérit-il, d’établir des plateformes de distribution aux quatre coins du territoire. Cela facilitera une gestion plus efficace des stocks et des flux de distribution, optimisant ainsi la chaîne logistique. Un chantier sera ouvert, après le Ramadhan, pour résoudre définitivement le problème de l’acheminement des produits agricoles qui, reconnaît-il, est peu maîtrisé. Mokrani fait observer que le recensement économique national, lancé en janvier dernier, pour cartographier les unités de production et leurs capacités permettra de mieux évaluer les besoins réels de la population et d’ajuster avec précision les quantités à importer.
Et de poursuivre : «Le recensement économique national a duré presque trois semaines. Actuellement, un bureau d’études se charge de l’exploitation des résultats. Il est très important car il permettra d’actualiser la cartographie des unités de production nationale et d’évaluer les capacités réelles de ces unités. Nous saurons si elles peuvent répondre aux besoins de la population. Grâce à l’évaluation de ces besoins, nous serons en mesure de déterminer précisément les quantités à importer pour combler le déficit».