Ce n’est un secret pour personne que les relations entre l’Algérie et la France sont en crise. Ces tensions n’ont peut être jamais atteint une telle ampleur. Dans leurs déclarations certains politiques français, notamment les officiels, ne s’encombrent d’aucune réserve en s’en prenant véhémentement à l ‘Algérie.
Ces va–t-en guerre sont allés jusqu’à brandir moult menaces et autres mesures de rétorsion si l’Algérie ne se plie pas à leurs exigences. Il en est ainsi de l’usage de l’octroi des visas où c’est le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui est monté au créneau à plusieurs reprises.
Ce ministre affilié à la droite traditionnelle qui semble faire chorus avec l’extrême droite sur de nombreuses questions est en train d’entrainer le gouvernement français vers l’utilisation de cette mesure pour mettre au pas Alger. En effet, ce discours semble trouver un écho au sein du gouvernement, en atteste la toute dernière déclaration de la porte- parole du gouvernement français sur cette question.
Sophie Primas, a clairement indiqué que le nombre de visas pourrait être réduit. Elle a admis sur les ondes de la radio RTL que les relations entre es deux pays sont « très difficiles » en ajoutant, sur un ton menaçant, qu’il y a « un certain nombre de mesures qui pourraient être prises ». « On n’est pas obligé d’avoir des visas en quantité aussi importante », a-t-elle indiqué, évoquant aussi la possibilité de « cibler un certain nombre de personnes qui sont importantes dans les relations et ne plus leur donner de visas ».
Cette déclaration intervient dans un contexte français marqué par la récente attaque au couteau qui a fait de nombreuses victimes. Selon le ministre français de l’Intérieur, l’auteur est un Algérien qui était sous la mesure d’ obligation de quitter le territoire français (OQTF) et que l’Algérie a refusé à dix reprises de délivrer le laissez-passer consulaire nécessaire pour son expulsion. La libre circulation des personnes est donc menacée ouvertement par le gouvernement français qui va jusqu’à utiliser le chantage aux visas pour faire plier l’Algérie dans ce bras de fer.
Mais il est clair que la France fait fausse route tant aucune mesure ne semble pouvoir changer la donne en faveur des visées françaises. Par ailleurs cette porte-parole a aussi fait allusion à l’accord de 1968 en précisant que « tous ces éléments-là sont des éléments de la relation qui sont sur la table ». Là, aussi, c’est un point sur lequel insiste beaucoup les nostalgiques de « l’Algérie française » qui remettent à chaque fois cette question sur la table par une campagne soutenue et tapageuse affolés certainement par la tournure des événements.
Les animateurs de cette campagne n’ignorent pas que la France est en perte de vitesse sur le marché algérien où elle est en train de perdre pied au profit d’autres partenaires de l‘Algérie. Rien que sur la question de l‘exportation de son blé, la France a presque perdu la bataille supplantée par la Russie. Une perte énorme que certains politiques français ont dû mal à admettre, d’où cette campagne haineuse.