Les peuples d’Afrique ont vécu une terrible violence du fait colonial avec des morts, des expropriations, des privations de liberté et surtout une négation profonde de la dignité humaine par la domination politique, économique et culturelle.
Pour procéder plus facilement au pillage systématique des ressources du continent africain, les colons ont soumis des populations civiles aux travaux forcés avec à la clé des millions de victimes. Les blessures sont toujours vivantes et douloureuses et rendent tellement pitoyables les évocations indécentes de certains médias et aventuriers en politique de mettre en valeur le colonialisme au dépend des chiffres éloquents d’horreur de cette période. En effet, l’opinion commune au nord comme au sud du continent africain continue d’attribuer à la colonisation les malheurs de l’Afrique en général.
Et, par rivalité, de l’autre côté de la méditerranée, particulièrement ceux de l’extrême droite attribuent les « aspects positifs » de leurs conquêtes. Les nouvelles générations post indépendance africaines n’ont certes pas connu cette douloureuse période coloniale mais le porte sur leurs épaules comme un fardeau, le ressentant à plus d’un titre. En effet, aujourd’hui, plus que jamais, il est temps de remettre les pendules à l’heure et mettre tous les acteurs devant leurs responsabilités.
Pour cela, les héritiers africains ont ont décidé de la ressusciter dans une réunion de haut niveau organisée à Addis Abeba sous le thème : (La justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par les réparations). Les participants aux travaux de cette réunion ont souligné, à l’occasion, la nécessité de créer un front commun et uni pour la justice et la réparation pour les crimes historiques et les atrocités commises contre les Africains, notamment le colonialisme, la discrimination raciale et les génocides.
En effet, ils ont appelé à une action collective pour réparer l’injustice historique, et remédier aux séquelles de la colonisation, de l’esclavage et de la discrimination raciale, appelant la Commission de l’UA à mener des efforts pour reconnaître et documenter les effets du colonialisme et de l’esclavage sur les sociétés africaines. Ils ont mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer pour « l’obtention d’indemnisations financières pour les pays et les sociétés africaines victimes de l’exploitation coloniale, en sus de l’investissement dans les infrastructures, l’éducation et la prise en charge sanitaire pour soutenir le développement économique ».
Les participants ont, également, souligné l’importance majeure de la question des réparations pour les Africains, et la possibilité que l’initiative contribue à rapprocher l’Afrique et la diaspora, ajoutant que « la question de la traite transatlantique des esclaves et des politiques coloniales a affecté le continent ».