Le président de la Fédération algérienne des compagnies d’assurances et de réassurances, Youcef Ben Mesia, a déclaré hier que le secteur des assurances en Algérie a connu une évolution significative ces dernières années, avec un chiffre d’affaires atteignant 163 milliards de dinars en 2023, soit une hausse par rapport aux 137 milliards de dinars enregistrés en 2020. Cela représente une croissance annuelle d’environ 5 %.
Dans une interview diffusée dans le cadre de l’émission «Invité du matin» sur la première chaîne de radio, Ben Mesia a précisé que les premières projections pour 2024 indiquent une augmentation d’environ 4,2 %, et que des prévisions plus optimistes sont attendues pour les années suivantes. Le président de la fédération a souligné que le secteur des assurances joue un rôle clé dans le soutien à la croissance économique et l’attraction des investissements, notamment en permettant l’investissement des économies dans des projets d’envergure, ainsi qu’en contribuant à la reconstruction après les catastrophes naturelles.
En ce qui concerne les évolutions du marché, Ben Mesia a noté un changement dans le portefeuille des assurances en 2023, avec une diminution de l’assurance automobile au profit d’assurances couvrant une plus grande diversité de risques. Ce changement témoigne de l’adaptation du secteur aux besoins et attentes des consommateurs. Il a ajouté que l’ouverture du marché des assurances en Algérie depuis 1995 a favorisé une concurrence accrue, avec environ 25 compagnies d’assurances opérant dans le pays, qu’elles soient publiques, privées, mixtes ou étrangères.
Actuellement, le secteur comprend plus de 2000 agents agréés, plus de 3000 agences d’assurances et 700 agences bancaires, ce qui renforce la compétitivité et permet une offre plus variée de produits et services d’assurances. Quant à la contribution du secteur des assurances au PIB, Ben Mesia a souligné que celle-ci reste faible, à peine 0,5 %, plaçant ainsi l’Algérie sur un pied d’égalité avec des pays africains comme l’Égypte et le Nigéria.
Cependant, il considère que cela reflète un potentiel encore largement sous-exploité, notamment dans le domaine de l’assurance des personnes. Enfin, il a insisté sur la nécessité d’intensifier les campagnes de sensibilisation à l’importance de l’assurance et à ses avantages, tout en proposant des solutions innovantes adaptées aux besoins de la population algérienne.
Il a également appelé à une révision du cadre législatif du secteur afin de créer un environnement juridique stable, propice à l’attraction des investissements nationaux et internationaux. Ben Mesia a conclu en soulignant l’importance de renforcer le marché de la réassurance, tant au niveau national qu’international, afin de couvrir les grandes installations industrielles que les entreprises locales ne peuvent pas assurer seules. Cela contribuerait à renforcer la solidité financière du marché local et à réduire la dépendance aux devises étrangères.