Le ministre des Finances, Laâziz Faïd, a récemment révélé les objectifs sous-jacents à la nouvelle mesure qui impose un plafond annuel de 7.500 euros pour l’exportation de devises, aussi bien pour les résidents que pour les non résidents en Algérie. Cette mesure a été accompagnée de l’exigence de présentation d’un document de retrait bancaire lors de l’exportation de cette somme, une condition qui vise à suivre de près les transactions en devises et à limiter la circulation des devises dans le marché parallèle.
Le ministre a expliqué que cette initiative avait pour but de renforcer la confiance dans le système bancaire, de promouvoir l’utilisation des cartes bancaires internationales et d’assurer une meilleure transparence dans la gestion des flux financiers, tout en respectant les normes internationales de régulation financière.
Cette décision fait partie d’une série de mesures adoptées pour moderniser le système économique et encourager une plus grande utilisation du secteur bancaire formel. Ces changements sont perçus comme des réponses aux enjeux de l’économie algérienne, notamment la gestion des réserves de devises, le contrôle du marché parallèle et la sécurisation des flux financiers internationaux.
Le plafond de 7.500 euros et la régulation des sorties de devises
Le ministre a donné plus de précisions concernant l’édiction de ce plafond de 7.500 euros, détaillant les aspects juridiques et réglementaires qui sous-tendent cette décision. Il a rappelé que cette mesure faisait suite aux amendements introduits dans le système 24-05 du 13 octobre 2024, qui modifient et complètent l’article 5 du système 16-02 du 21 avril 2016.
Ce système a pour objectif de réguler l’importation et l’exportation des devises étrangères, tout en maintenant un cadre légal clair pour les transactions en devises. Le texte de la loi précise que les résidents et non-résidents peuvent exporter jusqu’à 7.500 euros par an, mais cette somme ne doit pas nécessairement être exportée en une seule fois. Le ministre a insisté sur le fait que cette somme peut être exportée en plusieurs voyages, à condition que le total ne dépasse pas ce plafond annuel.
Le but de cette mesure est d’encadrer les sorties de devises tout en permettant une certaine flexibilité aux voyageurs, sans toutefois laisser de place à des abus qui pourraient nuire à l’économie nationale. La réglementation précise également qu’un voyageur, qu’il soit résident ou non-résident, devra désormais présenter un document de retrait bancaire prouvant que la somme a bien été retirée de son compte en devises étrangères dans une banque agréée. Ce document de retrait est un outil essentiel pour éviter toute fuite de capitaux et pour assurer une traçabilité des fonds qui sortent du pays.
L’objectif de renforcer la transparence et la régulation des flux financiers
La mise en place de ce document de retrait bancaire s’inscrit dans une démarche de transparence financière. Le ministre a expliqué que l’objectif de cette régulation est de permettre un meilleur suivi des mouvements financiers, particulièrement ceux liés aux devises étrangères. Cela vise à garantir que les transactions en devises soient bien contrôlées et que l’argent des citoyens et des entreprises circule dans un cadre sécurisé et légal.
Cette approche vise à lutter contre les pratiques du marché parallèle, où les devises sont souvent échangées en dehors des circuits bancaires, ce qui complique la gestion de la masse monétaire et nuit à l’économie formelle. La politique de régulation des devises est particulièrement importante dans le contexte actuel de gestion des réserves de change de l’Algérie. Le ministre a rappelé que le pays, qui est un important producteur de pétrole et de gaz, doit être vigilant quant à la gestion de ses ressources financières.
En contrôlant mieux les sorties de devises, l’Algérie espère protéger son économie contre les fluctuations du marché mondial de l’énergie et éviter une dépendance excessive à l’égard des ressources en devises étrangères. Le ministre a expliqué que l’une des priorités du Gouvernement était d’encourager l’utilisation des cartes bancaires internationales, qui permettent un suivi précis des transactions et assurent une plus grande sécurité financière pour les citoyens.
L’impact de cette régulation sur la diaspora algérienne
Une des préoccupations majeures concernant cette régulation a été son impact potentiel sur la communauté algérienne. Cependant, le ministre des Finances a tenu à rassurer les membres de la communauté, en précisant que cette nouvelle mesure n’avait pas pour but de limiter les droits des Algériens résidant à l’étranger.
Ces derniers pourront continuer à importer des devises étrangères convertibles sans aucune limitation de montant, conformément à l’article 2 du système 16-02 du 21 avril 2016. Il a également précisé que les membres de la diaspora qui ont déjà importé des devises pourront les exporter librement, à condition de présenter un document de déclaration d’importation validé par les services des Douanes.
Cette mesure permet de faciliter les échanges financiers avec l’étranger, tout en assurant une meilleure traçabilité des flux de devises qui circulent à travers les frontières. En outre, le ministre a souligné que les Algériens résidant à l’étranger ont la possibilité d’ouvrir des comptes bancaires en devises dans les banques agréées en Algérie. Cela leur permet de gérer leurs fonds en toute liberté, tout en respectant les régulations locales. Le ministre a insisté sur le fait que cette ouverture de comptes en devises permet également de favoriser l’intégration de ces fonds dans le circuit bancaire formel, contribuant ainsi à la stabilité économique du pays.
Les enjeux sociaux et économiques de cette régulation
Le ministre des Finances a souligné que cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à moderniser les pratiques bancaires et financières du pays. Il a expliqué que l’un des objectifs clés de cette régulation était de restaurer la confiance des citoyens dans le système bancaire.
De plus, cette régulation vise à faciliter la gestion des flux financiers en ligne avec les pratiques internationales, en permettant une meilleure transparence et un meilleur contrôle des capitaux qui circulent à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Il a ajouté que cette mesure allait également permettre de réduire les risques liés à l’échange informel de devises et d’éviter les abus qui peuvent résulter du marché parallèle. En sécurisant les flux financiers, le Gouvernement espère également réduire les coûts liés à la gestion des réserves de devises et offrir une alternative plus moderne et plus sûre pour les transactions internationales.
Une réforme pour moderniser le système financier national
En conclusion, le ministre des Finances a affirmé que cette réforme visait à moderniser et à sécuriser le système financier algérien. En imposant un plafond annuel pour l’exportation de devises et en introduisant l’obligation d’un document de retrait bancaire, le Gouvernement cherche à mieux contrôler les sorties de devises, tout en encourageant l’utilisation des outils bancaires modernes comme les cartes bancaires internationales.
Ces mesures visent à renforcer la stabilité financière du pays, à lutter contre les pratiques du marché parallèle et à encourager une plus grande transparence dans la gestion des flux financiers. Elles font partie d’un effort global pour améliorer l’infrastructure financière et économique du pays et préparer l’Algérie à un avenir plus sécurisé et plus intégré dans l’économie mondiale.