Les réunions consultatives préparatoires à l’avant-projet de loi organique sur les associations, organisées par l’Observatoire national de la société civile (ONSC), ont débuté samedi. Pour le président de l’ONSC, Noureddine Benbraham, il y a une volonté nette d’impliquer les citoyens, pour donner leurs avis, mais également « développer cette loi pour faciliter la dynamique d’adhésion des citoyens comme acteurs de la société civile ».
«Le projet de loi est en phase de concertation avec les parlementaires, l’observatoire et la société civile. Une fois adopté, il nous faut un environnement qui doit accompagner la société civile. Un environnement de motivation, d’encouragement et de promotion du travail de la société civile », a indiqué M. Benbraham lors de son passage dans l’émission « L’invité du jour » de la Chaîne 3 de la radio algérienne.
Présentant les grandes lignes de cette nouvelle loi, le président de l’ONSC a fait savoir qu’elle s’adapte à certaines remarques liées à la création des associations, leur financement, le travail international des associations algériennes, ainsi que les organisations non gouvernementales (ONG) en Algérie. À cet effet, l’ONSC a lancé une large consultation dans le but d’enrichir cet avant-projet de lois pour qu’il soit plus conforme aux aspirations de la société.
Elle donc commencé par la création d’un lien sur son site internet, ouvert jusqu’au 30 janvier, « pour recevoir les projets, les visions, les activités, les amendements et les idées de tous les acteurs de la société civile », a informé M. Benbraham. Selon lui, énormément de propositions, d’informations et même de projets composés de plusieurs articles ont été envoyés à l’ONSC via cette plateforme électronique. « Un comité d’experts et de juristes sera installé ce mardi.
Il travaillera de concert avec les membres de l’ONSC pour définir les priorités et harmoniser les demandes de la société civile », a-t-il ajouté. Concernant les concertations en présentiel, elles ont débuté samedi à travers 56 wilayas et ont vu la participation de 7.000 acteurs associatifs. Elles se poursuivront dans les deux wilayas restantes, à savoir, Oran et Ain Témouchent. « On veut que ce travail implique les citoyens à travers la société civile, pour donner leurs avis, et également développer cette loi pour faciliter la dynamique d’adhésion des citoyens comme acteurs de la société civile »,
Un financement par projet incitatif
Comme indiqué précédemment, le financement du mouvement associatif est l’un des volets sur lequel se penche l’avant- projet de loi organique sur les associations. D’après l’invité de la Chaîne 3, le mode de financement est en train de changer pour dynamiser le travail de la société civile, où elle peut avoir une activité économique avec un impact social. « Il faut arriver à bâtir une économie sociale solidaire.
Cependant, elle doit être accompagnée d’une loi qui permet à toute association d’exercer une activité économique avec un impact social », a-til préconisé. Pour le premier responsable de l’ONSC, il n’est plus possible que les 141.000 associations que compte l’Algérie soient financées par les finances publiques. Donc, Il faut trouver d’autres modalités de financement, outre les subventions de l’Etat, pour avoir un impact social beaucoup plus large qui réalise la cohésion sociale dans le pays et qui donne intégration à toutes les catégories de la population.
Valoriser la formation
Par ailleurs, l’ONSC mise aussi sur le volet de la formation et le renforcement des compétences. « L’observatoire a lancé une plateforme dédiée à la formation qui s’appelle kafaat+. Nous avons lancé également la formation de 200 associations par wilaya afin d’atteindre 12.000 associations d’ici la fin 2025 », a indiqué M. Benbraham. Toutefois, cela n’est pas suffisant, ajoute-t-il, car la demande est supérieure.
D’après l’étude lancée avec le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), 75% des 5.000 associations questionnées disent qu’elles n’ont jamais bénéficié de formation. « Nous avons donc une demande claire d’accompagnement en matière de formation et c’est d’ailleurs l’une des offres de l’ONSC pour préparer les associations et les outiller avec cette nouvelle loi pour créer ce dynamisme et ces changements dans l’activité associative en Algérie », a-t-il conclu.