« Bruno Retailleau s’est exprimé bien plus que le ministère des Affaires étrangères sur la diplomatie avec l’Algérie, oubliant peut-être qu’il était ministre de l’Intérieur », a commenté pour la radio Iftikya FM, hier, le député de La France Insoumise (LFI), la sortie de ce ministre du gouvernement Bayrou à l’adresse de l’Algérie.
Abdelkader Lahmar n’est nullement étonné puisque, dit-il, le mélange des genres est malheureusement récurant dans ce gouvernement, qui risque selon lui de tomber eu égard à la politique sociale menée par le gouvernement Bayrou. Cette situation de tensions dans les relations avec l’Algérie est devenue, aux yeux de ce député de la gauche, une « obsession motivée par un calcul machiavélique pour la séduction de l’électorat de l’extrême droite ». Ce projet machiavélique, affirme-t-il, « nuit malheureusement à l’intérêt de la France ». Cependant, ajoute-t-il, «il est possible d’établir des relations équilibrées et apaisées entre nos deux pays ». Et pour y parvenir, poursuit le député « notre ministre de l’Intérieur devrait se concentrer sur les véritables défis auxquels fait face la France ». Et de rappeler que les relations bilatérales ont toujours été marquées par des tensions, politique et historique. Ces mêmes tensions politiques se sont d’ailleurs accrues avec ce dernier gouvernement et avec ce ministre de l’Intérieur qui se prend pour le ministre des Affaires étrangères. « C’est un des signaux du basculement d’Emmanuel Macron qui s’est fait happer par les discours populistes, racistes et nostalgiques de l’Algérie française », relève l’invité d’Ifrikya FM.
Ce basculement qui est, selon lui, purement électoral, après que Macron et le parti de la majorité présidentielle ont fait des scores bas dans les dernières législatives, il essaye de courir derrière les voix du rassemblement national. Et de rappeler qu’ «en 2017, quand il était en campagne électorale, Macron avait bien suscité l’espoir d’une reconnaissance de la responsabilité historique lorsqu’il a parlé de crimes contre l’humanité de la colonisation.
Certes, c’était une position symbolique, mais qui a son importance, car il est devenu président de la République quelques mois après et il aurait pu continuer sur cette ligne ». En 2022, poursuit-il, quand il a effectué sa visite en Algérie, il a créé, avec le président Abdelmadjid Tebboune, une commission mixte d’historiens chargés de travailler sur une réconciliation des mémoires, dont on attend toujours les résultats. Mais, regrette l’orateur, a complètement basculé pour des considérations électoralistes internes.
Et perdant tout pouvoir de gouverner, il a eu, rappelle encore M. Lahmar, plusieurs gouvernements qui sont tombés, affirmant qu’aujourd’hui il y a un gouvernement qui risque de tomber devant l’impossibilité de faire un budget. Répondant à une question relative à la politique sociale menée par Macron, le député LFI, note que ce gouvernement répartit les richesses de la France de façon complètement déséquilibrée.
«Cette répartition se fait plutôt en faveur des plus riches au vu des lois sur le budget toujours en débat», critique- t-il, affirmant qu’il y a beaucoup de cadeaux fiscaux aux très grandes entreprises et aux grosses fortunes. Poursuivant, que cette politique sociale est clairement en défaveur des plus précaires et aux plus pauvres, tandis qu’elle est favorable aux Bourjois. Ce gouvernement va tomber, prédit-il ; arguant pour preuve les révoltes sociales très fortes avec les gilets jaunes et les manifestations contre la réforme des retraites indiquant que la mobilisation des Français était très importante.