Le pyromane Bruno Retailleau est - il en train de faire machine arrière ? Après avoir été au charbon avec un discours des plus haineux envers l ‘Algérie, le ministre français de l ‘Intérieur semble vouloir revenir à de meilleurs sentiments. Il a en effet pondéré largement son discours en donnant l ‘impression de vouloir jouer la carte de l ‘apaisement dans les relations algéro-françaises « Le moment est venu de tourner la page » a –t-il notamment indiqué tout récemment.
Dans une interview au journal français le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, estime « qu’il nous faut désormais normaliser notre relation diplomatique avec l’Algérie ». Il appelé à «dépassionner» les échanges avec l’Algérie. Ce changement de ton à l’adresse de l’Algérie étonne eu égard au fait que c’est ce même ministre qui est monté au créneau avec un discours des plus radicaux contre l’Algérie.
C’est simple Retaileau a épopusé les contours du discours de l’extrême droite repris à son compte les contours du discours de l’extrême droite française xénophobe et raciste. Dans l‘affaire de l‘influencer algérien expulsé ou dans celle relative à l’écrivain Boualem Sansal, Retailleau a beaucoup parlé et pas en des termes tendre à l’égard de l’ Algérie. «J’ai considéré que la France avait été humiliée», a-t-il indiqué il y’a juste quelques jours à propos du renvoi de l’influenceur expulsé par la France le 9 janvier, mais dont les autorités algériennes ont refusé de l’accueillir.
« Je ne peux rien supporter je ne laisserai rien passer », a répété Bruno Retailleau. Sur cette même affaire de l’influenceur algérien il a affirmé que « l’Algérie n’a pas respecté le droit international, elle n’a même pas respecté les textes qu’elle s’est donnée par l’accord entre nos deux pays, le protocole de 1994 qui indique, comme la convention de Chicago, que quand vous avez un ressortissant algérien, que vous avez un passeport biométrique, donc infalsifiable, qui est en cours de validité vous devez accepter, c’est le droit international», a de nouveau accusé Retailleau.
A propos de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, il dira qu’il a été « arrêté injustement détenu arbitrairement, il est âgé et il est malade ». Il est encore allé plus loin en prônant une ligne dure à l’égard de lAlgerie avec, en prime, le recours aux sanctions. Il a dans ce cadre recommandé aux autorités de son pays de réduire les visas et d’abroger l’accord de mai 1968 qui lie les deux pays. Des propos qui ont choqué y compris en France. Retailleau a provoqué une crise dans la crise puisque au sein meme du gouvernement français des voix se sont élevées pour lui rappeler ses obligations de réserve, ce d’autant que la diplomatie française est du ressort exclusif du président français ; Emmanuel Macron.
«C’est au Quai d’Orsay, sous l’autorité du président de la République, que se forge la politique étrangère de la France», a signifié Jean-Noël, le ministre français des Affaires étrangères, sans doute instruit par l’Elysée pour mettre fin au dérapage de son collègue . « Ni l’Algérie, ni la France n’ont intérêt à ce que s’installe une situation de crise (…) Nous sommes deux pays voisins, deux grands pays de la Méditerranée, nous avons intérêt à aplanir les difficultés », a soutenu le chef de la diplomatie française sifflant ainsi la fin de la récréation pour Bruno Retailleau et son discours extrémiste.