Dans le conflit qui l ‘oppose à l ‘Algérie, la France veut apparemment user de toutes les cartes pour faire fléchir la position algérienne. Pour ce faire, Paris va tenter de jouer la carte du Parlement européen. En effet, ce dernier entrera en scène mercredi. Il sera question de l ‘examen de «l ‘affaire Boualem Sansal».

Un débat à travers lequel la partie française compte mettre davantage de pression sur l‘Algérie en vue d’un dénouement favorable aux thèses françaises. Tout indique que ce sont finalement des parlementaires français qui sont à l‘origine de ce prochain débat. Les Français vont ainsi d’essayer de faire passer une résolution condamnant l’Algérie et appelant à la libération de l’écrivain.

Le Conseil n’a pas précisé l’initiative derrière la demande de ce débat, se contentant, selon les documents limités disponibles sur le site officiel du Parlement, de mentionner que cette procédure relève de la discussion urgente concernant les droits de l’Homme, la démocratie et l’état de droit.

Lors de la séance, en plus du cas de Sansal (le troisième à l’ordre du jour), seront abordées les situations de Jean-Jacques Wondo, expert militaire belge d’origine congolaise emprisonné depuis le 22 mai dernier en République Démocratique du Congo, les «violations des droits de l’Homme en Iran» ainsi que les cas de Pakhshan Azizi et Wrisha Moradi, condamnés à mort par la justice iranienne, et l’emprisonnement d’un ressortissant européen. Le débat sera suivi de l’adoption d’une résolution le jeudi 23 janvier, selon le calendrier prévu.

Il s’agit de la deuxième fois, depuis le début de la nouvelle législature du Parlement européen, que le cas de l’écrivain Boualem Sansal est abordé. Le 27 novembre dernier, le Parlement européen avait déjà débattu du cas de Sansal, à l’initiative des députés français de diverses sensibilités, qui ont dominé les interventions durant la discussion, utilisant des expressions dégradantes envers l’Algérie, notamment de la part des figures de l’extrême droite.

Lors de ce débat les tenants de la droite populiste se sont donnés à coeur joie pour dénoncer la position algérienne. Au sein des élus du Rassemblement national c’est l’intervention de Malika Sorel, a marqué les esprits par son ton inhabituel et son émotion manifeste.

La voix tremblante et les larmes aux yeux, l’eurodéputée a livré un plaidoyer personnel qui se voulait émouvant, qualifiant Sansal de « frère » et d’« ami ». Mathilde Androuët qui, citant Charlie Hebdo, interpellait ainsi Alger : «L’Algérie reprenez vos imams, rendez-nous vos écrivains». Depuis le début de cette affaire Sansal la France est dans tous ses états.

Le gouvernement français, qui semble avoir fait chorus avec les thèses de l ‘extrême droite, ne rate aucune occasion pour s’attaquer au gouvernement Algérien le rendant coupable de cette arrestation. Dans ce registre la palme revient incontestablement au ministre de l’Intérieur, à la fin il est évident que l’Algérie, en tant que nation souveraine, rejette toute forme de pression extérieure.