Le mois de Ramadhan est connu pour être un mois de consommation par excellence. Mais à quel prix ? Une question qui taraude les Algériens à un mois et demie de ce mois sacré. Nul ne peut prévoir quel degré atteindra l’ego des commerçants, et ce, malgré certaines déclarations et décisions peu apaisantes jusque-là.
Le coup sera encore une fois dur à encaisser pour toutes ces familles qui vivent au-dessus de leurs moyens pendant tout ce mois sacré, si les autorités ne parviennent pas à faire face aux spécialistes de la spéculation. Face à cette situation désolante et qui n’est pas nouvelle, le ministère de tutelle semble décider à prendre sérieusement les choses en mains avec de nouvelles mesures qui devraient porter essentiellement sur la disponibilité des produits en quantités suffisantes et à des prix accessibles à l’ensemble des bourses, de muscler le dispositif de lutte contre la spéculation et de veiller au respect des conditions d’hygiène et de sécurité sanitaire des aliments.
La rencontre nationale des cadres du Commerce intérieur et de la Régulation du marché qu’a abrité, avant- hier, la salle El Djazair de la Safex, dont l’ordre du jour porte sur les préparatifs du mois de Ramadhan, a été l’occasion pour le premier responsable du secteur de souligner que « le secteur du commerce intérieur a pris l’initiative de développer un programme proactif pour adopter des mesures de précaution afin d’éviter toute fluctuation potentielle, avec l’implication des secteurs productifs, principalement représentés dans l’agriculture et l’industrie, ainsi que les secteurs intérieurs et communaux, commerce intérieur et extérieur, en plus des associations professionnelles et des représentants de diverses divisions productives ».
Une manière, selon Zitouni, d’assurer un approvisionnement régulier des citoyens en produits de large consommation. Toujours dans le même sillage, le ministre a indiqué que « toutes les mesures nécessaires ont été prises, dans l’attente de l’organisation d’un atelier commun, la semaine prochaine, avec le ministère de l’Agriculture afin de prendre les mesures à même d’assurer la disponibilité des légumes et fruits ».
Toutefois, le ministre rappellera que le mois sacré de Ramadhan coïncide, cette année, avec la saison hivernale précédant la récolte saisonnière, « une période de soudure », précisera-t-il en assurant que des mesures ont été prises en collaboration avec le ministère de l’Agriculture pour le stockage des produits de large consommation afin de « réguler le marché ».
Concernant l’importation de 15 000 tonnes de viandes blanches et de 13 000 tonnes de viandes rouges, Tayeb Zitouni indiquera que le volume de viandes rouges qui pourrait être porté à 15 000 tonnes en cas de besoin, a été fixé par rapport aux volumes de l’année dernière et celle qui a précédé où, respectivement, 9000 tonnes et 10 000 tonnes avaient été importées durant le mois du Ramadhan.
Outre la régulation du marché classique, les autres objectifs consistent en le renforcement des mécanismes de contrôle du e-commerce, mais aussi le développement et le suivi des réseaux de distribution des différents produits via des plateformes numériques.
Par ailleurs, le ministre relèvera que des commissions locales mixtes s’attellent à « surveiller quotidiennement la situation des marchés à l’échelle nationale, proposer les mesures nécessaires et intervenir immédiatement si besoin, sous la supervision directe des walis qui ont affirmé leur détermination à activer les cellules de veille locales pour garantir un approvisionnement régulier du marché »
. En attendant le jour « J », les citoyens tiennent leur mal en patience, sachant que la réalité du terrain est un autre monde, où les spéculateurs véreux, sans foi ni loi, se frottent déjà les mains pour faire saigner les consommateurs. Ils se demandent si les mesures annoncées connaîtront-elles l’application nécessaire et efficace sur le terrain ?