Le problème de l’envasement des barrages est persistant. Les experts plaident pour un plan d’urgence face à ce phénomène durant cette saison pluvieuse en se débarrassant des boues qui sont un frein pour la constitution des stocks d’eau.

Le dernier bilan du ministère de l’hydraulique avait souligné que « le projet d’envasement des barrages a permis d’enlever 30 millions de m3 de boues et ce plan va se poursuivre durant toute l’année 2025 ». Les pouvoirs publics en charge de ce dossier ont initié dernièrement des consultations en opérateurs et experts en hydraulique afin de redéployer la deuxième phase de ce projet qui va permettre de réduire toutes les boues qui occasionnent des dégâts dans la collecte des eaux pluviales et le stock des ressources au niveau des barrages.

Dernièrement, une étude fournie par des spécialistes réunis dans une conférence à l’université de Blida a estimé que «100 barrages sont actuellement concernés par un taux d’envasement important». Cet aléa touche surtout la région de l’Ouest et des steppes avec tout le couvert végétal.

C’est un grand impact du changement climatique où surtout la sécheresse des sols et les crues peuvent occasionner des pertes de stocks d’eaux dans les barrages. L’un des experts dans ce domaine Boualem Remini de l’université de Blida a estimé « qu’une seule crue peut envaser un barrage d’une capacité entre 5 à 10 millions de m3 ». Il ajoute « qu’à chaque crue, des barrages reçoivent des tonnes de boue suite au phénomène d’érosion.

Les experts estiment qu’il est temps de mettre un plan d’urgence efficace afin d’enrayer la contrainte de l’envasement qui a une incidence sur la gestion des eaux des barrages ». D’autres s’inquiètent du fait de la baisse de hauteur des barrages est de 1 mètre au nord et de 2 mètres au sud, ce qui se traduit par une perte au niveau des stocks des ressources dont disposent certains barrages. Il faudra ainsi mettre plus de moyens financiers et humains pour garantir la sécurité hydrique en garantissant un entretien régulier des eaux de barrages et leur maintenance pendant cette période.

Il est à rappeler que le centre national de la climatologie avait noté selon les prévisions que « les précipitations pluvieuses vont chuter jusqu’à 20% à l’horizon 2030» et l’Algérie doit impérativement gérer son stock futur en créant plus de forages et de puits pour la collecte des eaux souterraines dont le nombré opérationnel est aujourd’hui de 577 sur les 1200 prévus. Il faudra également multiplier les puits et tabler sur d’autres forages et retenues collinaires dans certaines régions qui souffrent du manque d’eau.