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Edition du 13 Janvier 2025



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Algérie –France
« Bas les masques »
13 Janvier 2025

Rien ne dit que la crise qui secoue les relations entre l’Algérie et la France va s’estomper de sitôt.

La faute, sans doute aucun, au côté français qui semble avoir choisi cette fois-ci d’adopter un ton franchement hostile à l’Algerie. En effet en plus de membres du gouvernement, qui sont montés d’un cran dans leurs déclarations hostiles, d’autres parties, qui se recrutent notamment au sein de la droite traditionnelle et de l’extrême droite, jettent de l’huile sur le feu en usant d’un ton menaçant et guerrier.

Décidément l’affaire de l’influenceur algérien que la France a tenté d’expulser vers l’Algerie est en train de prendre de graves proportions. Il faut dire que le contexte se caractérisait déjà par les tensions entre les deux pays. Des tensions qui sont en cours depuis des mois maintenant provoquées, faut-il encore le rappeler, par les Français et le premier d’entre eux à savoir, le président Emmanuel Macron Dans l’affaire du Sahara occidental, ce dernier avait pris chavirement position en faveur du Maroc lorsque, il y a quelques mois, il a soutenu l’option marocaine à l’autonomie du Sahara occidental qui est la seule que le Makhzen propose aux Sahraouis écartant de fait la solution de l’autodétermination que défend pourtant l’ONU.

Ce revirement français a grandement irrité l’Algérie qui l’a fait clairement savoir en rappelant son ambassadeur en France. C’est dans ce contexte déjà tendu que la France a, de nouveau, ouvert un autre chapitre de cette crise. En effet, en tentant d’expulser un influenceur algérien vers l’Algerie, la France a ouvert une nouvelle page du différend entre les deux pays. Une expulsion jugée « arbitraire et abusive » par le ministère algérien des Affaires étrangères.

D’où le refus d’Alger d’ accueillir cet Algérien qui vit en France depuis 36 années en toute légalité, de surcroît. De plus, la partie française n’a pas respecté les droits de cet influenceur puisque la justice française n’a pas encore tranché sur son cas. Se basant juste sur une décision arbitraire d’un préfet, la France a voulu se débarrasser de cet influenceur ; mais Alger ne l’entendait pas de cette oreille.

Selon le ministère algérien des Affaires étrangères, en sus de vouloir empêcher cet Algérien de faire valoir ses droits devant les juridictions françaises et européennes compétentes, cette expulsion viole aussi des « dispositions pertinentes de la Convention consulaire algéro-française du 24 mai 1974 » puisque « la partie française n’a cru devoir informer la partie algérienne ni de l’arrestation, ni de la mise en garde à vue, ni de la détention, ni encore de l’expulsion du ressortissant en cause ».

Alliance gouvernement et extrême droite

Malgré ces faits têtus qui battent en brèche la version française, il est des voix qui essayent de faire porter le chapeau à l’Algérie. Des membres du gouvernement français et leurs alliés de la droite et de l’extrême droite font le forcing en brandissant à tort et à travers les menaces. Ils plaident en faveur de sanctions contre l’Algérie. Le porte-parole du Quai d’Orsay, Christophe Lemoine, hurle lui aussi avec les loups.

«Depuis quelque temps, les autorités algériennes ont adopté une attitude assez hostile vis-àvis de la France», a-t-il indiqué sur franceinfo samedi 11 janvier. Il réagissait aux propos du ministère algérien des Affaires étrangères. « Nous avons atteint avec l’Algérie, un seuil extrêmement inquiétant » ajoutant que «l’épisode du renvoi de l’influenceur algérien cette semaine est un élément qui a aggravé la situation» entre les deux pays. Une décision «stupéfiante», estime Christophe Lemoine.

Après avoir accusé l’Algerie d’être à l’origine de cette crise ce fonctionnaire , sur les éventuels leviers que la France possède pour répondre à l’Algérie, affirme que «c’est une réflexion qui est en cours entre le ministère de l’Erope et des Affaires étrangères, et tout particulièrement son ministre Jean-Noël Barrot, et le ministère de l’Intérieur». Mais la palme de cette escalade verbal revient au ministre français de l’Intérieur.

«On a atteint avec l’Algérie un seuil extrêmement inquiétant», a estimé Bruno Retailleau qui considéré que la « France a été humiliée ». «Je pense que la France ne peut pas supporter cette situation», a-t-il encore dit, en appelant à «évaluer tous les moyens qui sont à notre disposition vis-à-vis de l’Algérie» pour «défendre nos intérêts». La teneur de ce discours rejoint les déclarations et réactions de plusieurs ténors de l’extrême droite en faisant ainsi chorus contre l’Algérie.

Par : KAMAL HAMED

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