Le Nouvel An berbère 2975 sera célébré comme jamais auparavant dans toutes les wilayas du pays, où des préparatifs grandioses battent leur plein pour donner la dimension qu’il mérite à cet événement et faire de cette terre qui l’a protégé et conservé durant des siècles, où le «vivre ensemble» ne relève point d’un vain mot depuis la nuit des temps, le creuset de ce patrimoine millénaire.

Le ministère de la Culture et plusieurs institutions de l’Etat, associations nationales, des organisateurs privés et même des comités de quartiers et villages ont concocté des programmes des plus alléchants afin d’entrer comme il se doit dans la nouvelle année berbère. Un moment pour rappeler l’attachement des algériens à leur terre et à leur culture.

D’est en ouest, du nord au sud, la célébration est la même. Entamées déjà depuis plusieurs jours, les festivités battent leur plein à l’approche du jour «J», partout dans le pays : Festivals de théâtre, journées d’études, concours et, pour la première fois, « le marché de Yennayer », inauguré officiellement à la grande poste à Alger- centre cette année. Il s’agit d’un marché qui propose aux visiteurs différents produits tels que des bijoux kabyles, des tenues et plats traditionnels amazighs, de la poterie, des produits du terroir comme l’huile d’olive et les figues sèches.

Il abrite également des ateliers d’art culinaire ainsi que d’autres expositions dédiées aux anciens manuscrits et ouvrages retraçant l’histoire de Yennayer. «La wilaya d’Alger a été choisie pour abriter ce grand événement, placé sous le slogan «Yennayer, trésor culturel authentique et creuset du développement durable», en ce qu’elle incarne clairement cette référence séculaire dont nous devons être fiers en tant que algériens et ce legs commun que nous devons mettre au service de la consolidation de la cohésion nationale», explique Si El Hachemi Assad.

Le coeur des célébrations !

Le coup d’envoi officiel des festivités dont une caravane culturelle qui a pris le départ vers Timimoun, a été donné, hier mercredi, par le secrétaire général de cette instance Si El- Hachemi Assad en présence du président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, du wali d’Alger et de plusieurs personnalités de divers secteurs et associations et du grand public. Timimoun , surnommée la «perle du Gourara » , s’apprête pour sa part à accueillir un programme riche et varié du 10 au 12 janvier. Sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, cet évènement, organisé par le Haut- Commissariat à l’amazighité (HCA), vise à célébrer une identité plurielle et un patrimoine vivant.

Le choix de Timimoun pour accueillir des festivités placées sous le haut patronage du président de la République, est une manière de marquer les esprits. L’objectif va encore plus loin. Il consiste à nous faire prendre conscience à tous de notre appartenance à une nation à travers son histoire et sa culture, et, en même temps, conscience des enjeux économiques et culturels qui soudent nos actions et nous orientent vers un avenir radieux.

Devant un parterre de journalistes, Si El-Hachemi Assad, met en exergue «le souci du président, Tebboune, de préserver et consolider les composantes de l’identité nationale». Il lui a d’ailleurs adressé ses remerciements, «pour son parrainage des festivités nationales de Yennayer, parallèlement à la 4ème édition du Prix de la littérature et de la langue amazighes, prévue jeudi au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif- Rahal».

Selon lui, le programme des festivités du nouvel an amazigh se décline en plusieurs volets, dont «Souk Yennayer» à Alger, qui met à l’honneur le patrimoine culturel national à travers des stands d’artisans et de start-up s’intéressant à la valorisation du patrimoine national et à la promotion de la langue et de la culture nationale dans le but d’encourager les jeunes universitaires à s’intéresser davantage à ce domaine fertile.

De plus, ajoute-t-il, « des ateliers thématiques scientifiques et de formation dans les domaines de la traduction et de la recherche onomastique sont également prévus au profit des chercheurs et des personnes intéressées par la langue et la culture amazighes».

Il cite, dans ce sens, « l’ouverture de nouvelles spécialités de recherches sur les dimensions historique et culturelle de l’identité algérienne, à travers le legs culturel national Yennayer, en insistant sur l’importance de débattre de la pluralité culturelle et du multilinguisme dans le cadre de l’avant-projet d’Atlas linguistique algérien».

Autant de moments forts qui vont dans le sens de la consolidation de l’unité de tous les Algériens, mis en exergue aussi par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali. La célébration de Yennayer vaut constat : les Algériens manifestent de mille et une manières leur attachement à cette date hautement symbolique en renouant avec leur histoire et les traditions de leurs aïeux.