La prochaine bataille sera livrée sur une réduction en importations de blé tendre. L’Algérie importe entre 8 et 9 millions de tonnes de blé tendre, la classant comme un gros importateur à l’échelle internationale. Pour réduire cette dépendance, les pouvoirs publics vont lancer le plan de cultures stratégiques afin d’assurer une production suffisante durant les prochaines années.
Le défi est immense pour un pays qui espère atteindre la sécurité alimentaire en réduisant massivement ses importations. Dans son dernier discours à la nation, le Président Tebboune a déclaré que « l’objectif est d’atteindre l’autosuffisance en blé tendre ». Si le pays a pu économiser 1,2 milliard de dollars grâce à une réduction drastique de ses quotas en blé dur, c’est le but que veut atteindre le nouveau plan de cultures stratégiques dont de gros moyens vont être mises en oeuvre. Selon le dernier bilan fourni par le ministère de l’agriculture « l’Algérie produit 80% de son blé dur et il reste que 20% à combler ».
Le Chef de l’Etat a récemment instruit de ne pas importer de blé dur, même pas une tonne. Cette fois, des instructions fermes ont été données à l’exécutif pour renforcer davantage le plan de cultures stratégiques qui va se décliner en 9 millions d’hectares de surfaces exploitables pour la production céréalière et dont une bonne partie devra être consacrée à l’amélioration du rendement à l’hectare pour le blé tendre. Ces surfaces vont être aménagées dans le sud du pays principalement à Ain Salah et Ouargla. Mais dans d’autres sont également concernées à l’instar de Babar à Khenchela et Oum Bouaghi et Sétif. Pour l’année 2025, quelques 264.000 hectares seront exploités avec des lots entre 250 et 1000 hectares qui seront octroyées à 286 opérateurs.
Le ministère de l’Agriculture confirmé également l’exploitation de la production des semences qui vont être distribuées à des prix soutenus à tous les opérateurs. On table déjà à produire au moins 20% de la surface destinée à la culture en blé tendre. Les projets consistent à mettre des silos de stockage de sécurité alimentaire pour garantir durant l’année un approvisionnement régulier.
Il faut dire que le blé tendre est destiné à la consommation sous forme de farines qui est transformée pour la fabrication du pain. Donc de ce point de vue, il a été nécessaire d’améliorer le rendement à l’hectare pour dépasser les 35 quintaux à l’hectare alors que la moyenne actuelle ne dépasse pas les 30 quintaux à l’hectare. En matière d’irrigation, il est à rappeler que 104 puits de forage ont été installés avec une fourniture entre 450.000 et 700.000 m3 de stock destiné uniquement à la céréaliculture.