Dans son discours à la Nation prononcé avant-hier devant les parlementaires, le président de la république n’a pas manqué de faire cas de la relation de l’ Algérie avec a France. Comme attendu en effet par tous les analystes le chef de l’ Etat a fait notamment cas de la principale question qui constitue la véritable pierre d’achoppement dans es relations entre les deux pays, il s’agit de la question mémorielle.

A travers cette question et d’autres allusions encore, comme lorsque il a évoqué l‘affaire Sansal ou le Sahara occidental. Abdelmadjid Tebboune a confirmé que la relation avec Paris n’est pas du tout au beau fixe. Il est vrai que les relations entre les deux pays traversent depuis quelques mois déjà une forte zone de turbulences. D’ailleurs, l’ambassadeur d’Algérie à Paris n’a pas encore rejoint son poste, lui, qui a été rappelé à Alger suite à la position de la France dans la question du Sahara occidental et la reconnaissance par le président français, Emmanuel Macron, de la souveraineté marocaine sur ce territoire.

Dans son discours le président Tebboune a surtout évoqué la question du litige mémoriel et des méfaits atroces du colonialisme français et ses crimes commis contre le peuple algérien confirmant par là même que cette question demeure le premier veritable obstacle pour le développement des relations entre les deux pays. Dans ce cadre, Tebboune a exigé la reconnaissance par la France des crimes commis contre le peuple algérien. L’Algérie, dira Tebboune , « ne veut pas de compensation financière sur les crimes coloniaux, ni d’excuses, mais de la reconnaissance ».

« Je ne vous demande pas de vous excuser sur ce que vos ancêtres ont fait en Algérie, mais au moins, reconnaissez ». « Nous ne voulons pas d’indemnisation financière. Nous demandons une indemnisation morale », a-t-il notamment indiqué. . « Ils ont gazé des Algériens dans des grottes, et ça ce n’est pas un génocide ? En mai 1945, il y a eu 45.000 morts en l’espace d’un mois », a précisé le président Tebboune. « Vous n’avez ramené que des destructions », a-t-il ajouté, en réclamant de la France de venir nettoyer les sites de ses essais nucléaires dans le Sahara algérien. « La France est devenue une puissance nucléaire, et a laissé des maladies en Algérie ».

« Il faut venir nettoyer, je ne veux pas de votre argent, je n’ai rien à faire avec votre argent ». Et de poursuivre :« Quand vous êtes venus, l’Algérie comptait quatre millions d’habitants. Quand vous êtes partis, l’Algérie comptait à peine 9 millions de personnes. C’est-àdire en un siècle et demi, la population n’a augmenté que de trois millions. Des générations entières d’Algériens ont été exterminées », a soutenu le président. Et de lancer un défi aux Français en soulignant qu’il serait un « jour reconnaissant si une Statue géante de l’Emir Abdelkader trône à Paris».

Par ces propos qui ne manquent d’aucun équivoque le chef de l ‘Etat confirme que ma commission mixte d’historiens installée il y’a quelques temps déjà et qui s’est réunie à plusieurs reprises pour plancher sur le litige historique n’a pas du tout réalisé de grandes avenacées Il reste donc beaucoup de chemin à faire et le président Tebboune a, en quelques sorte , tracé la voie à suivre pour régler ce grand différend. Le président Tebboune a, par ailleurs, évoqué l‘affaire de Boualem Sansal, qui a été placé en détention provisoire suite à ses propos remettant en cause la souveraineté de l‘Algérie sur une partie de son territoire.

Et là, aussi Tebboune a pointé un doigt accusateur en direction de la France. « Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l’Algérie appartient à un autre État », a accusé Tebboune. Il s’en est par ailleurs aussi pris à la France lorsque il a affirmé que la proposition d’autonomie, s’agissant de la question du Sahara occidental, que c’est la France qui est derrière l‘idée de l‘autonomie de ce territoire sous la souveraineté du Maroc.