Au moment où la France fait face à une terrible crise politique, de loin la plus importante depuis le début de l‘ère de la V république, sa présence en Afrique continue de connaitre une perte de terrain qui menace sereinement tout ce qui a été bâti jusque-là.
Les intérêts français en Afrique sont en danger alors que dans un passé encore récent le Continent noir, notamment certaines régions, était considéré comme une chasse gardée de Paris qui jouissait par voie de conséquence d’une position prépondérante lui permettant d’avoir la haute main dans cette partie du monde. Mais les temps changent et la France est nettement en perte de vitesse. Ainsi après avoir été «chassée » de trois pays à savoir le Mali, le Burkina Fasso et le Niger, maintenant c’est au Tchad que la présence militaire française est indésirable.
En effet il y a juste quelques jours l’armée française, qui dispose de bases militaires dans ce pays, a entamé son départ. Ainsi un premier contingent de 120 soldats a quitté vendredi dernier N’Djamena la capitale tchadienne, a annoncé le ministère des Armées tchadien. Ce premier mouvement de soldats fait suite à la décision de ce pays du Sahel de mettre fin à plus de soixante ans de coopération militaire, en rompant les accords qui le liaient à la France depuis la fin de la colonisation. Maillon-clé de la présence militaire française en Afrique, ce pays quasiment désertique constituait le dernier point d’ancrage de Paris au Sahel après les retraits forcés de trois pays ouest-africains.
Au Tchad, la France disposait d’une force militaire composée de 1000 soldats. La France a déjà été contrainte d’évacuer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger en 2022 et 2023, après l’arrivée au pouvoir de juntes militaires qui se sont rapprochées de Moscou. La décision de N’Djamena de dénoncer l’Accord de défense avec son vieil allié a pris Paris de court, alors que l’influence d’autres puissances notamment russe s’accroît au Sahel. Des troupes et des avions de combat français ont stationné au Tchad quasiment sans discontinuer depuis l’indépendance en 1960, servant à la formation et l’entraînement des militaires tchadiens.
« Des tonnes d’équipements militaires, soigneusement conditionnés et entreposés à l’aéroport militaire de N’Djamena, seront transportées par un Antonov 124 prévu pour les jours à venir », affirme le ministère des armées tchadien sur Facebook. « Les véhicules militaires provenant des bases françaises de Faya-Largeau, Abéché et N’Djamena seront également rapatriés en France via le port de Douala, avec une échéance attendue d’ici janvier », et « le trajet maritime prendra environ trois semaines », selon un responsable de l’armée française cité dans la publication du ministère tchadien.
Le Sénégal a de plus fait part de son souhait de voir la France fermer ses bases militaires sur son sol. C’est un chapitre de la présence française en Afrique qui est en train d’être définitivement tournée. La France, en perte de vitesse dans le continent africain, n’est plus en odeur de sainteté. Cela fait trop pour Paris qui, en peu de temps, a totalement perdu pied dans ce qui était considéré comme son arrière cour et sa zone d’influence.
Sans ménagement la France a ainsi été déjà chassée du Mali, du Burkina Fasso et du Niger. Et ce rouleau compresseur n’est pas prêt de s’arrêter. Ainsi, le Sénégal, avec l’avènement d’une nouvelle règle politique issue de surcroît des urnes, a fait part de son souhait de voir la France fermer ses bases militaires sur son sol. C’est dire que de nouvelles élites africaines portées au pouvoir en ont mare de la présence étouffante et asservissante de la France qui paye ainsi le prix de l’entêtement de ses dirigeants à poursuivre une politique désuète basée exclusivement sur le pillage des richesses et l’asservissement des peuples.