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Prise en charge dans les zones d’ombre
Iboudrarène espère toujours !
11 Décembre 2024

Souffrant d’un manque flagrant de moyens financiers et d´absence de perspectives de développement à même de répondre aux multiples aspirations de la population, la commune d’Iboudrarène, dans la daïra de Béni Yenni, donne cette image d´une commune abandonnée et laissée-pour-compte. Issue du découpage administratif de 1984, cette commune de 5.398 habitants et d’une superficie de 32,50 km² se retrouve, depuis sa création, confrontée à d’énormes difficultés pour réaliser le sursaut escompté par la population locale.

Aujourd’hui encore, cette commune n’arrive toujours pas à soulager un tant soit peu les souffrances des citoyens qui n’aspirent qu´à voir leurs doléances prises sérieusement en charge, et ce, malgré la volonté et les sacrifices d’une jeune équipe élue lors des précédentes élections communales de 2019. Faute d´activités génératrices de richesses et d’emplois, plusieurs citoyens se sont rabattus sur les petits métiers artisanaux, tels que la serrurerie, maçonnerie, peinture, BA13, alors que d’autres ont préféré s’investir dans l´apiculture, la plantation d´arbres fruitiers et oliviers, élevage et tant d’autres petits métiers. Pour la gente féminine, la confection et la coiffure ainsi que la fabrication des gâteaux traditionnels sont des atouts exploités par ces dernières pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Le président de l’APC à l’écoute

Toujours sur le plan social, cette jeune équipe d’élus, sous la coupe de M. Messaoudi, ne lésine aucun effort pour satisfaire toute la population de ladite commune et ce, dans la mesure du possible. En majorité, les doléances ont trait à une éventuelle attribution d’une aide à l´autoconstruction. La réalisation de logements sociaux n’étant plus en perspective, la formule de l’aide à l´autoconstruction est devenue la plus attractive pour les couches les plus démunies.

La commune a bénéficié d’un quota d’aides de 70 millions de centimes chacune. Les éventuels acquéreurs de ces aides doivent justifier de n’avoir jamais bénéficié d’une aide quelconque de l’Etat et disposer d’un terrain à bâtir appuyé par un acte de propriété et d’un permis de construire.

Ces nouvelles dispositions viennent combler les lacunes constatées les années précédentes, où plusieurs aides attribuées n’ont pas été concrétisées ou déviées de leurs destinations initiales. La formule du logement social est aussi convoitée, même si elle se fait rare. De ce beau monde des six villages que compte la circonscription, certains ont en bénéficié, les autres prétendants, quant à eux, ont suivi l’exemple pour bénéficier de la même opération. Il reste tout de même que ces activités ne sont pas en mesure, à elles seules, à faire sortir les habitants de leur désarroi et les villages de leur enclavement.

Le manque d’infrastructures culturelles et sportives

D’ailleurs, les infrastructures sportives et culturelles sont rares, voire même inexistantes, dans toute la commune. Hormis deux petits stades de proximité récemment livrés et un autre en construction, les conditions sportives laissent à désirer. Sur le plan culturel et artistique, c’est le même topo, pour ne pas dire pire, puisqu’aucune infrastructure n’a vu le jour ! C’est grave ce qui se passe dans cette région, qui a enfanté les chantres de la musique tels que Aït Menguellet, au théâtre, le dramaturge Mohia, en écriture Chabane Ouahioune et j’en passe… S

achant que la nature a horreur du vide ! Dans ce cas de figure, ne nous laissons pas cette jeunesse « à la débauche », car n’ayant pas d’endroits où se distraire et s’occuper, comme les aires de jeux, salles de sport, bibliothèques ou pourquoi pas un centre culturel… « Nos jeunes sont facilement les proies des différents fléaux sociaux qui ne cessent de s’amplifier dans la région », disent certains pères de familles qu’on a rencontrés. « Maintenant, les connaissances entre les jeunes ne se font plus dans un club sportif ou culturel mais plutôt autour de psychotropes ou dans des coins isolés… », expliquent-ils. Les demandes des jeunes concernant la remédiation à la situation sont généralement vaines. La commune d’Iboudrarène mérite mieux, elle a besoin d’infrastructures d’envergure.

Le déclin du mouvement associatif

À Iboudrarène, le mouvement associatif, autrefois dynamique, semble en déclin, notamment en ce qui concerne les activités culturelles et autres. Ce déclin du mouvement associatif peut être attribué à plusieurs facteurs complexes et interdépendants. Manque de soutien et de ressources, beaucoup d’associations souffrent d’un manque de financement, un désintérêt croissant parmi les jeunes pour les activités associatives traditionnelles.

Les associations dépendent largement du bénévolat. Avec le temps, les bénévoles peuvent se lasser, surtout s’ils sentent que leurs efforts ne portent pas les fruits escomptés, etc. Concernant une association environnementale, si elle existe d’ailleurs, elle semble effectivement invisible, ce qui peut être le résultat des problèmes mentionnés ci-dessus.

Dans beaucoup de villages, l’absence d’initiatives visibles en matière de protection de l’environnement est préoccupante, surtout dans un contexte où les défis écologiques se multiplient. Cette situation pourrait être redressée avec une revitalisation des associations par un soutien accru des pouvoirs publics, une implication plus forte des citoyens et un renforcement des partenariats locaux. En somme, pour que le mouvement associatif retrouve son dynamisme d’antan, il faudrait un effort collectif visant à surmonter ces obstacles et à redonner goût à l’engagement communautaire, en particulier chez les jeunes.

La promotion touristique fait défaut

Néanmoins, les potentialités pour le devenir sont là, il suffit juste de les exploiter. Car la région d’Ath Budrar, située au pied de la montagne de Djurdjura, est un territoire touristique d’excellence, qui est malheureusement jusque-là inexploité. Les professionnels considèrent le tourisme de montagne comme un outil de développement territorial qui est un processus de mobilisation des acteurs qui aboutit à l’élaboration d’une stratégie d’adaptation aux contraintes extérieures, sur la base d’une identification collective à une culture et à un territoire.

Dans ce contexte, il peut donc devenir un précieux outil de développement régional pour la commune d’iboudrarène en aisance. La prise en compte des interactions complexes entre les acteurs et l’organisation de ces acteurs, ainsi que leurs engagements à leur territoire d’ancrage, permettent de rendre le territoire de montagne accessible (infrastructures) et à préserver le patrimoine naturel et culturel. Mais de nos jours, le plus grand handicap du tourisme national en général et de celui des montagnes en particulier est le déficit en matière de promotion, selon les spécialistes.

Le tourisme ce n’est pas seulement avoir le produit, mais il faut aussi savoir le promouvoir, disent-ils. Donc, c’est la promotion touristique qui fait défaut. La communication est la base du tourisme. Pour cela, la volonté politique et la conjugaison des efforts seront la solution pour attirer, accueillir et retenir des entreprises, des investisseurs, des services publics et des institutions afin de devenir un système touristique intégré localement et durablement.

Le chômage fait des siens !

Les jeunes de la commune d´Iboudrarène se sentent abandonnés à leur sort et ne savent plus à quel saint se vouer pour pouvoir trouver un emploi stable et pouvoir espérer ainsi changer leur quotidien, fait d’angoisse et d’oisiveté. Les perspectives d’emploi sont quasi inexistantes et la municipalité n’a offert que quelques emplois dans le cadre de l’IAIG, régularisés récemment.

Les loisirs et les espaces de jeux et autres salles de sports n’ont pas droit de cité dans cette commune où les jeunes passent leurs journées dans les cafés à s’adonner aux parties interminables de belote et de dominos. Les jeunes garçons préfèrent plutôt quitter leurs hameaux à la recherche d’emplois dans les grandes agglomérations.

Les villages se vident…

Ainsi, des villages se vident de leurs jeunes, en faveur des villes. D’autres sont tournés vers la mer. La Méditerranée charrie son lot de rêves dorés, qui traversent toutes les strates de la société. En effet, la ruée vers l’eldorado prend de l’ampleur. Et les jeunes de la commune d’Iboudrarène ne font pas exception. L’émigration clandestine est devenue pour toute la majorité de la région un projet.

Education, l’une des rares satisfactions

Sur ce registre en particulier, l’APC d’Iboudrarène est à cheval. S’il y a bien un créneau qui ne souffre pas de manque dans la commune d´Iboudrarène c’est bien les écoles. A commencer par la maintenance des infrastructures, la restauration dans les cantines, le chauffage et surtout le transport. En effet, le transport des écoliers de et vers les différents villages de la commune est assuré d’une façon équitable et régulière par des minibus dont deux flambant neufs. Les écoliers et leurs parents ne manquent pas d’exprimer la satisfaction par rapport à ce volet qui ne souffre d’aucun reproche.

Le transport des voyageurs fait défaut

S’il y a bien un créneau qui souffre de manque dans la commune d´Iboudrarène, c’est bien le volet du transport des voyageurs. D’ailleurs, la population souffre le martyre. Elle ne cesse d’appeler les autorités concernées à y remédier.

La santé, ça passe !

Les travaux de réalisation d’une salle polyclinique, sise au village Aït Ali Ouharzoune, tarde à voir le jour ! Une réalisation qui servira, certainement, de bouffée d’oxygène à cette population. Mais ce volet reste relativement satisfaisant puisqu’on retrouve un dispensaire dans chaque village. Le hic souvent, c’est le manque de moyens et de médicaments .

Le Président Tebboune s’engage à promouvoir les zones d’ombre

A noter que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est concentré sur les zones d’ombre de l’Algérie profonde et a fait du dossier des "poches de pauvreté" une priorité absolue pour le Gouvernement. Le président suit avec intérêt ce dossier et fait de l’amélioration du cadre de vie du citoyen, notamment dans les zones déshéritées, une de ses préoccupations majeures, et a affirmé à maintes reprises que les pouvoirs publics, à tous les niveaux, "sont disposés à assurer le soutien et l’accompagnement nécessaires pour permettre aux habitants des zones d’ombre de préserver leurs sources de vie et les promouvoir". Iboudrarène, wait and see en attendant son tour !

Par : IDIR AMMOUR

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