La communauté algérienne a perdu l’entraîneur Youssef Bouzidi, qui est décédé à l’âge de 67 ans, quelques jours après le décès de l’ancien entraîneur national Khalef Mohieddine, et avant cela, l’icône du football algérien, le défunt Rachid Mekhloufi.
La disparition de Bouzidi rappelle à tous que la mort est inévitable, mais que l’essentiel est de laisser une trace positive. De nombreux témoignages ont souligné la gentillesse du défunt, qui était déterminé à relever le défi avec tous les clubs qu’il a dirigés, tout en étant soucieux d’entretenir de bonnes relations et une communication avec tout le monde. Le parcours de Youssef Bouzidi dans le domaine de l’entraînement n’a pas été facile.
Il a travaillé en silence et avec persévérance pour laisser une empreinte positive, à travers les résultats et les marques qu’il a laissées avec de nombreux clubs de la première, deuxième et même troisième division algériennes. Son ambition était grande, cherchant à prouver ses compétences dans un championnat marqué par la pression, les difficultés et l’ingratitude. En effet, un entraîneur est souvent menacé d’être limogé à la moindre défaite ou sous la pression de la direction ou des supporters, et se retrouve contraint de quitter son poste en espérant une nouvelle opportunité pour répondre à ceux qui doutent de ses capacités. C’est le choix que Bouzidi a suivi tout au long de sa carrière.
Il a commencé sa carrière comme entraîneur des jeunes, puis comme adjoint avec plusieurs techniciens, dont l’international ex-joueur Chabane Merzkane, avec qui il a collaboré dans plusieurs clubs du centre et de l’est de l’Algérie. Lors de nombreuses saisons marquées par la lutte pour la montée ou pour éviter la relégation, il a réussi à faire monter le Nasser de Hussein Dey en 1998, la Mouloudia de Béjaïa en 2002, et a presque atteint le même objectif avec la Jsm de Béjaïa en 2003-2004, avant de réussir à faire monter la Mouloudia de Batna en 2004-2005. Bouzidi a également été derrière la montée de plusieurs clubs en Ligue 2, dont l’Union de Sétif en 2007, la Jeunesse de Skikda l’année suivante, Merouana en 2009, la Mouloudia de Béjaïa en 2011, ainsi que le RC Kouba en 2017.
En 2020, il a aussi contribué à la montée rapide de Ghazlane à la première division. Il a également laissé son empreinte dans les compétitions de coupe, remportant le titre avec les jeunes de Hussein Dey (moins de 17 ans en 1996 et moins de 19 ans l’année suivante). Il a aussi atteint la finale de la Coupe d’Algérie avec le Naser de Hussein Dey en 2016 et la Jeunesse de Kabylie en 2018, tout en remportant la Super coupe d’Algérie avec l’Union de BelAbbès en 2018. Loin des objectifs de montée ou de survie en Ligue 1, Bouzidi a également brillé en dirigeant plusieurs clubs de la première division, où il a réussi à les maintenir en sécurité ou à partir dignement. Il a, par exemple, contribué à sauver la Jeunesse de Kabylie à deux reprises, l’Union de Biskra, et même la Mouloudia d’Oran, qu’il a sauvée de la relégation la saison passée.
Son parcours au sein de ces clubs témoigne de son sérieux et de son travail acharné dans un championnat souvent marqué par la pression et l’ingratitude. Youssef Bouzidi a quitté ce monde au milieu d’une foule nombreuse de personnes qui ont salué son caractère, sa gentillesse et sa carrière de plus de 27 ans dans le domaine du football, une carrière marquée par des réalisations importantes et des contributions notables à un championnat qui lui doit beaucoup. Son principal objectif était le succès, relever les défis, même au détriment de sa santé et de son bien-être.