Le mois de Ramadan est connu pour être un mois de consommation par excellence. Mais à quel prix ? Une question qui fait revivre les démons des années précédentes, ceux qui hantent les Algériens à deux mois de ce mois sacré.
En effet, le coup est dur à encaisser pour toutes ces familles qui ont peur de revivre encore une fois au-dessus de leurs moyens pendant tout ce mois sacré. Le président de la République qui met en avant «la dignité du citoyen » est conscient de la situation. Pour lui, ce n’est pas un slogan conjoncturel, mais une politique, une voie et une méthode de travail dans l’Algérie que nous bâtissons ensemble ».
Pour lui, «le rapprochement de l’État du citoyen n’est pas non plus un vain slogan, mais une réalité reflétée par les mesures et les réalisations sur le terrain», a-t-il précisé. Et à ce propos justement, une stratégie a été mise en place pour répondre aux attentes des citoyens en prévision du prochain mois sacré, notamment en matière de disponibilité des produits de base et de stabilité des prix.
A ce titre, le président Tebboune a donné des instructions claires aux ministres concernés pour éviter toute mauvaise surprise. Un test collectif dans l’objectif principal: garantir un «front anti-inflation», solide et efficace. Dans ce cadre, le groupe Algérienne des Viandes Rouges (Alviar) et l’Office national des aliments de bétail (Onab) ont signé un partenariat stratégique pour doubler les quantités disponibles sur le marché. Des milliers de têtes d’ovins et de bovins destinées à l’engraissement ont été injectées dans le circuit. Le chiffre atteindra les 5 000 têtes d’ici fin février.
En parallèle, les importations de viande rouge d’Espagne et du Brésil, initiées l’année dernière, seront maintenues pour répondre à la demande croissante et garantir des prix accessibles. Outre les viandes, le gouvernement se concentre également sur les produits agricoles. Le renouveau du secteur ces dernières années, notamment dans le sud du pays, a permis une disponibilité abondante de fruits et légumes.
Cependant, malgré une offre qui dépasse souvent la demande, les prix de ces produits connaissent des hausses périodiques, souvent injustifiées. Face à cette situation, le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, a décidé d’anticiper toute tentative de spéculation. Il a annoncé le lancement d’une opération de stockage préventif pour des produits clés comme les pommes de terre, les oignons et l’ail. La spéculation, qualifiée de «crime» par le président Tebboune, reste l’un des principaux ennemis de cette période.
Malgré des sanctions sévères allant jusqu’à la perpétuité, certains réseaux continuent de manipuler les prix et de stocker illégalement des produits pour perturber le marché. Pour y faire face, les services du ministère du Commerce, en collaboration avec les forces de sécurité, multiplient les descentes sur le terrain. Toutes ces initiatives témoignent de la mobilisation générale de l’État pour garantir un Ramadhan 2024 «sans encombre». L’objectif est clair: protéger le pouvoir d’achat des citoyens, une «ligne rouge», selon le président Tebboune. I. A.