Le Midi Libre - evénement - « Nous nous approchons de l’autosuffisance en eau potable »
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Edition du 16 Décembre 2024



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Abdelmalek Melbouci :
« Nous nous approchons de l’autosuffisance en eau potable »
16 Décembre 2024

« Les stations de dessalement d’eau de mer fonctionnelles produisent présentement 2 millions m3/jour en eau potable. Très prochainement, nous produirons 3.5 millions m3/jour et nous dépasserons bientôt les 5 millions m3/jour», a indiqué, hier Abdelmalek Melbouci, directeur d’exploitation et de maintenance à la Compagnie algérienne de l’énergie (AEC), filiale du Groupe Sonatrach.

L’invité de la matinale de la Chaîne 2, de la Radio algérienne, explique ces bonds quantitatifs par la réception prochaine de cinq nouvelles stations de dessalement. Il s’agit des stations implantées respectivement à : Oran, El Tarf, Béjaïa, Cap Djinet (Boumerdès) et Fouka (Tipaza), qui, selon M. Melbouci viennent s’ajouter aux 14 stations déjà existantes, dont la capacité de production est estimée à 1.5 million m3/jour.

Ce programme qui sera renforcé par six autres nouvelles stations, vient, dit-il, en complément de la production actuelle qui atteindra très prochainement 18% de la couverture nationale et nous allons atteindre les 40% des besoins nationaux en eau potable avec l’entrée en exploitation des cinq stations en cours de tests d’usage. Le but de ces six stations, dont le démarrage des chantiers est prévu entre 2025 et 2026, est d’atteindre un taux de couverture en eau potable de 60%, projette-t-il. Ces nouvelles stations seront, par ailleurs, interconnectées et raccordées aux réseaux de l’Algérienne des eaux (ADE), chargée de l’alimentation en eau potable et du transfert vers d’autres wilayas limitrophes de l’intérieur du pays.

Assurer l’autosuffisance en eau potable

Le programme national obéit, selon l’orateur, à un besoin en nette augmentation à cause des changements climatiques occasionnant un stress hydrique national ressenti ces dernières années, notamment, au centre et à l’ouest du pays. En 2021-2022, un programme d’urgence est lancé et qui a vu l’installation de trois nouvelles stations, appuyé par le programme complémentaire du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour rajouter cinq nouvelles usines. «Il y en a encore six autres stations qui vont arriver à moyen terme », révèle l’intervenant arguant.

« Les premières installations, de 2003, étaient dictées par appui à la quantité d’eau disponible dans les barrages qui est destinée à l’irrigation », explique le responsable, soulignant que la sécheresse exigeait la multiplication des stations pour répondre à un besoin en nette croissance, notamment industriel et agricole, qui consomme aujourd’hui jusqu’à 75% du volume global de l’eau des barrages et des forages.

Un coût très cher

S’exprimant sur les coûts de production de ces stations, M. Melbouci rappelle que le dessalement est encore cher. Le coût de production d’une station de dessalement varie, selon la taille de l’usine, entre 900 dollars à 1500 dollars m3/jour de capacité. «Tout calcul fait, ce sont des montants astronomiques si on l’applique aux 300 000 m3/jour, à titre d’exemple», fait-il savoir. C’est dire, précise l’invité de la Chaîne 2, que le coût de 1 m3 d’eau potable est très onéreux.

L’avantage du dessalement, expliquer- il, est quand on rajoute de l’eau dessalée à l’eau potable, on réduit l’utilisation des eaux de barrages et des forages qui, elles, vont être destinées à l’irrigation. Pour ce qui est des équipements, l’orateur signale que tous les produits chimiques utilisés sont fabriqués localement, de même pour les consommables, à l’exemple des filtres. Une usine est en cours de construction pour la fabrication des membranes d’osmose inverse qui sont changeables régulièrement, puisqu’elles sont le coeur de dessalement.

Une technicité 100% Algérienne

Évoquant l’achèvement des cinq stations à venir, M. Melbouci, informe qu’elles sont à 100% Algériennes et sont dans les dernières retouches. «Ces usines de production d’eau potable sont l’oeuvre d’entreprises nationales publiques et néanmoins filiales du Groupe Sonatrach», affirmet- il, citant les entreprises : Cosider, Sarpi, GTP, ENGCB et l’Enac, dont le personnel est totalement algérien. Le suivi permanent au niveau de ces usines, qui fonctionnent en H24, est également assuré par les Algériens, ainsi que les opérations de maintenance préventive et de dépannage.

«Toutes ces opérations sont assurées par des compétences algériennes», affirme le responsable de l’exploitation du dessalement, notant que ces stations reçoivent des stagiaires dans les techniques de dessalement d’eau de mer. « Il y va de la production de qualité pour une eau de qualité. Car, si une chose grince on ne donne pas d’eau », conclut-il.

Par : ROSA CHAOUI

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