Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a récemment présidé la cérémonie de commémoration du 50ᵉe anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), un événement marquant pour le secteur agricole du pays.
Ce rassemblement, placé sous le slogan « Travail, développement et prospérité », s’est tenu au Centre international des conférences «Abdellatif Rahal» à Alger, et a été l’occasion pour le président Tebboune de rappeler l’importance stratégique de l’agriculture pour l’avenir de l’Algérie. Un secteur en croissance et en mutation Dans son discours, le président a souligné que le secteur agricole avait généré une valeur de 37 milliards de dollars cette année, un résultat qui témoigne de la solidité de l’orientation économique de l’Algérie vers un modèle moins dépendant des hydrocarbures.
En effet, l’agriculture représente aujourd’hui 15% du produit intérieur brut (PIB) du pays, contre seulement 5% pour l’industrie. M. Tebboune a exprimé sa reconnaissance envers les agriculteurs, insistant sur la nécessité de poursuivre la croissance parallèle des secteurs agricoles et industriels pour garantir un développement économique harmonieux. Le président a également mis en lumière les défis du secteur, affirmant qu’«il n’y a pas d’intérêt à une agriculture centralisée» et que l’initiative des agriculteurs devait être soutenue pour améliorer la gestion de la production. Il a par ailleurs insisté sur l’importance de l’exportation des produits agricoles, soulignant que l’Algérie devait se préparer à une croissance démographique rapide et à une autosuffisance alimentaire durable.
Mesures pratiques et soutien aux agriculteurs
Pour accompagner cette dynamique, M. Tebboune a annoncé plusieurs mesures concrètes visant à soutenir le secteur agricole. Parmi ces mesures, on note l’ouverture de crédits bancaires en faveur des agriculteurs pour la construction de chambres frigorifiques et la mise en place de structures de stockage afin de garantir la stabilité du marché et lutter contre la spéculation.
Il a également ordonné que la régularisation définitive de la propriété foncière agricole soit achevée d’ici la fin de 2025. Dans un effort pour encourager l’investissement, le président a annoncé que le Gouvernement travaillerait en collaboration avec l’UNPA pour améliorer l’efficacité administrative dans la gestion du secteur agricole. Il a réaffirmé que « la terre appartient à ceux qui la cultivent » et a encouragé les agriculteurs à proposer des solutions innovantes pour la gestion des terres et des ressources naturelles.
Développer les infrastructures et la modernisation du secteur
M. Tebboune a également mis en place un ambitieux plan pour l’élargissement des zones irriguées de 1 million d’hectares supplémentaires, notamment en utilisant des eaux usées traitées à hauteur de 30%. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de moderniser le secteur agricole, particulièrement dans le Sud du pays, où les conditions climatiques et géographiques rendent l’irrigation indispensable. Le président a aussi appelé à la numérisation et à la modernisation du secteur. Il a ordonné la réalisation d’un troisième recensement général de l’agriculture, afin de disposer de données fiables et actualisées pour une meilleure planification et une gestion plus efficace des ressources agricoles.
L’agriculture au coeur de la sécurité nationale
L’Algérie, selon M. Tebboune, place la sécurité alimentaire au coeur de ses priorités stratégiques. Dans un contexte mondial où l’alimentation devient un enjeu géopolitique majeur, le pays doit garantir son autosuffisance et réduire sa dépendance aux importations de produits alimentaires. Le président a salué les efforts des agriculteurs, notamment pendant la pandémie de Covid-19, période où l’Algérie a réussi à assurer la disponibilité des produits agricoles malgré les difficultés économiques mondiales. Le président a conclu son discours en appelant à un engagement collectif pour relever les défis agricoles du pays. Il a mis en avant les énormes potentialités de l’Algérie, dont les terres agricoles vastes et fertiles offrent des perspectives d’expansion considérables.
Vers une révolution agricole nationale
« L’Algérie est un pays prometteur », a affirmé M. Tebboune, qui croit fermement que le pays peut atteindre l’autosuffisance alimentaire et se positionner parmi les leaders agricoles du continent et du monde. Pour cela, le président a encouragé les jeunes à s’investir dans l’agriculture, un secteur stratégique qui offre des opportunités d’emploi et de développement. Il a insisté sur le fait que, grâce à l’engagement et aux efforts conjoints des agriculteurs, des investisseurs et de l’État, l’Algérie peut transformer son secteur agricole et faire face aux défis démographiques, économiques et environnementaux du XXIe siècle.
Le soutien aux agriculteurs : un engagement sans failles
Le Gouvernement algérien a mis en place des dispositifs de soutien et des subventions pour aider les agriculteurs à surmonter les difficultés liées à la hausse des prix des intrants agricoles, notamment les engrais. Le président a annoncé une augmentation de 50 % des subventions sur les engrais afin de compenser la hausse des prix mondiaux, tout en augmentant les prix d’achat des céréales et des légumineuses pour garantir un revenu plus stable aux producteurs.
De plus, des centaines de milliers d’exploitations agricoles ont été raccordées au réseau électrique, facilitant ainsi la mécanisation de l’agriculture. L’Algérie, en s’engageant dans une réforme agricole ambitieuse, espère non seulement garantir la sécurité alimentaire, mais aussi renforcer son indépendance économique et son développement durable. En adoptant une approche modernisée et en soutenant les agriculteurs, le pays vise à promouvoir une agriculture productive et durable, capable de faire face aux défis futurs.
Les défis restants et l’avenir de l’agriculture algérienne
Malgré les avancées notables dans la modernisation du secteur agricole, des défis importants demeurent. La gestion de l’eau, les conditions climatiques difficiles dans certaines régions, et la nécessité de renforcer les chaînes de valeur restent des enjeux cruciaux pour le secteur. Toutefois, avec une vision claire, des investissements accrus et une meilleure gestion des ressources, l’Algérie peut espérer atteindre ses objectifs d’autosuffisance alimentaire et d’indépendance économique.
L’agriculture, en tant que pilier du développement durable, doit donc être considérée comme un secteur prioritaire. L’Algérie, avec son potentiel agricole immense, peut se hisser parmi les grandes puissances agricoles, mais cela nécessitera des efforts continus, une collaboration étroite entre l’État, les producteurs et les investisseurs, ainsi qu’une révision des politiques agricoles pour mieux répondre aux besoins de la population croissante du pays.