La loi de finances pour l’année 2025, récemment signée par le président Abdelmadjid Tebboune, introduit plusieurs mesures visant à dynamiser l’économie nationale et à améliorer les conditions de vie des citoyens, tout en soutenant l’investissement et le pouvoir d’achat.
Ainsi, la loi permet au Trésor public d’émettre des «sukuk souverains», des titres financiers permettant aux individus et aux entreprises de financer des projets d’infrastructures publiques, avec des exonérations fiscales pour une durée de cinq ans sur l’impôt sur le revenu (IRG) et l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS).
Ces sukuk bénéficieront également d’une exonération des droits d’enregistrement et de publicité foncière pendant leur durée de vie. Une autre mesure concerne le soutien aux régions du Sud, où un abattement de 50% de l’IRG et de l’IBS sera maintenu pour les revenus générés sur une période de cinq ans. Par ailleurs, la loi prévoit une réduction de 30% du bénéfice imposable, dans la limite de 200 millions de DA, pour les dépenses liées à la recherche et au développement des entreprises, ainsi qu’aux projets d’innovation en collaboration avec les startups et incubateurs.
Des mesures fiscales supplémentaires visent à soutenir les incubateurs, qui continueront de bénéficier d’exonérations fiscales pendant deux ans en cas de renouvellement de leur label. Les startups seront également exonérées des droits d’enregistrement lors de la constitution de sociétés ou de l’achat de biens immobiliers nécessaires à leurs activités industrielles.
La loi prévoit une exonération de la TVA et des droits de douane pour les terminaux de paiement électronique et les kits associés, et augmente le capital du Fonds National d’Investissement (FNI) de 150 à 275 milliards de dinars. Une extension de la garantie du Fonds de garantie des crédits pour les PME est également prévue, ainsi qu’une prise en charge à 100% par le Trésor des intérêts des prêts pour le programme de logements de type location vente (135 000 logements en 2025). Concernant le secteur immobilier, la loi prévoit une réduction de 10% pour les bénéficiaires des programmes «AADL 3» souhaitant solder leur logement avant terme.
Elle autorise également les banques à octroyer des crédits à la consommation pour l’achat de biens et de services, notamment dans les secteurs de la santé et des voyages. Pour renforcer le pouvoir d’achat, plusieurs exonérations fiscales sont proposées, notamment l’exonération de la TVA sur les importations de viandes blanches congelées et la prorogation de l’exonération de la TVA sur certains produits alimentaires jusqu’en 2025. De plus, les droits de douane sur le cheptel et les viandes fraîches continueront de bénéficier d’un taux réduit. Enfin, la loi de finances 2025 introduit plusieurs mesures visant à simplifier le système fiscal et élargir l’assiette fiscale sans créer de nouveaux impôts.
Principaux indicateurs économiques pour 2025 :
• Le prix de référence du baril de pétrole est fixé à 60 dollars, tandis que le prix de marché est estimé à 70 dollars.
• La croissance économique devrait atteindre 4,5% en 2025 et 2026, avec une croissance hors hydrocarbures de 5% en 2025. • Le PIB estimé est de 37 863 milliards de DA (278,71 milliards de dollars), avec des exportations de biens prévues à 50,9 milliards de dollars.
• Les importations devraient se chiffrer à 46,07 milliards de dollars, avec un excédent commercial de 4,83 milliards de dollars. • Les réserves de change devraient atteindre 72,95 milliards de dollars, soit 16 mois d’importations.
• Les recettes budgétaires devraient augmenter de 3,5% pour atteindre 8 523,06 milliards de DA, tandis que les dépenses budgétaires devraient augmenter de 9,9% pour atteindre 16 794,61 milliards de DA.
• Le déficit budgétaire prévu est de 8 271,55 milliards de DA. H. M.