Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé lundi un remaniement ministériel majeur, marqué par la nomination de nouveaux ministres et la réorganisation de plusieurs départements stratégiques.
Ces changements visent à répondre aux défis actuels du pays, à redéfinir les priorités du gouvernement et à renforcer les ministères clés pour améliorer la gestion de la politique intérieure et extérieure, tout en assurant une gestion optimale des ressources nationales.
Ministère de la Communication : Un nouveau cap pour le secteur médiatique
Au ministère de la Communication, Mohamed Meziane a été nommé ministre en remplacement de Mohamed Laagab. Ce changement survient dans un contexte où le secteur médiatique algérien connaît de profondes mutations. Meziane a exprimé son ambition de moderniser le secteur, en particulier à travers une série de réformes visant à renforcer l’indépendance et la transparence des médias. Il a également annoncé sa volonté de promouvoir l’image de l’Algérie à l’international en mettant en avant les valeurs culturelles du pays, en assurant un meilleur service public de l’information et en veillant à ce que les médias soient à la hauteur des enjeux politiques et sociaux actuels.
Ministère des Affaires étrangères : L’Algérie renforce sa diplomatie
Un autre changement notable a eu lieu au ministère des Affaires étrangères, où Ahmed Attaf a été nommé ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, en remplacement de Ramtane Lamamra. Cette nomination intervient alors que l’Algérie cherche à renforcer ses relations diplomatiques, notamment avec ses voisins africains et dans le cadre de sa politique étrangère globale.
Attaf a présidé la cérémonie de passation de pouvoirs, au cours de laquelle il a présenté ses priorités, notamment la promotion de la coopération multilatérale et bilatérale, ainsi que la défense des intérêts nationaux sur la scène internationale. Deux secrétaires d’État ont également été nommés : Selma Bakhta Mansouri, chargée des Affaires africaines, et Sofiane Chaib, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, deux dossiers stratégiques pour l’Algérie.
Ministère de la Justice : Réformes et modernisation
Le ministère de la Justice a également vu une nouvelle nomination avec Lotfi Boudjemaa à la tête de ce département, succédant à Abderrachid Tabi. Boudjemaa a pris ses fonctions avec un objectif clair : accélérer les réformes dans le secteur judiciaire, notamment en matière de numérisation des services, de modernisation de la gestion des tribunaux et de renforcement de l’accès à la justice pour les citoyens. Il a insisté sur la nécessité de mettre en place une justice équitable et transparente, essentielle au bon fonctionnement de l’État de droit.
Relations avec le Parlement : Un nouveau cap pour renforcer le dialogue institutionnel
Dans le domaine des Relations avec le Parlement, Kaoutar Krikou a été nommée ministre, prenant la succession de Soraya Mouloudji. Elle aura la charge de renforcer les liens entre le gouvernement et le Parlement, de promouvoir le dialogue politique et de faciliter les échanges entre l’exécutif et les représentants du peuple. Ce poste crucial a pour but de soutenir la stabilité institutionnelle et d’assurer la bonne coordination des réformes législatives nécessaires pour répondre aux enjeux du pays.
Secteurs économiques : Diversification et transition énergétique
Plusieurs ministères économiques ont été réorganisés pour soutenir la diversification de l’économie nationale et renforcer la gestion des ressources naturelles. Youcef Cherfa a été nommé ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, un secteur désormais élargi pour inclure la pêche, un domaine stratégique pour la sécurité alimentaire et la croissance des exportations agricoles. Cherfa a souligné l’importance de renforcer la productivité agricole, d’améliorer la gestion de l’eau et de soutenir les petits producteurs.
Il a également insisté sur la nécessité de réformes dans les infrastructures rurales pour favoriser le développement durable du secteur. Au ministère de l’Énergie, Mohamed Arkab a été nommé ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, une nomination stratégique pour l’Algérie, qui met l’accent sur la transition énergétique. Arkab a évoqué ses priorités, à savoir la diversification des sources d’énergie et la promotion des énergies renouvelables, dans un contexte de réformes profondes visant à rendre l’Algérie moins dépendante des hydrocarbures et plus résiliente face aux défis mondiaux de l’énergie. Le ministère du Commerce a également été réorganisé en deux entités distinctes. Mohamed Boukhari a été nommé ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, un secteur clé pour l’économie du pays.
Il devra mettre en oeuvre des politiques pour diversifier les exportations algériennes et renforcer les partenariats commerciaux avec les pays étrangers. Tayeb Zitouni, de son côté, a été chargé de gérer le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, afin de réguler le marché intérieur, lutter contre la spéculation et garantir l’équilibre entre l’offre et la demande. Le ministère des Transports a vu la nomination de Saïd Sayoud, ancien wali d’Oran, qui a pris ses fonctions pour moderniser le secteur des transports, promouvoir des infrastructures de transport modernes et améliorer la mobilité dans les grandes villes et entre les régions. Sayoud a souligné qu’il allait oeuvrer pour une meilleure connectivité nationale et une réduction des coûts de transport pour les citoyens et les entreprises.
Secteur des Sports : Nouveaux visages pour une dynamique renforcée
Dans le domaine de la Jeunesse et des Sports, Walid Sadi a été nommé ministre des Sports, et Mustapha Hidaoui a pris en charge le ministère de la Jeunesse, avec un focus particulier sur le Conseil supérieur de la jeunesse. Ce secteur clé pour la mobilisation et le développement de la jeunesse algérienne se verra renforcé par de nouvelles politiques de soutien au sport de haut niveau et à la création de programmes éducatifs pour les jeunes à travers tout le pays.
Secteur social : Renforcement de la solidarité nationale
Le secteur de la Solidarité nationale a également connu un changement majeur. Soraya Mouloudji, précédemment ministre de la Culture, a pris les rênes de ce ministère, en remplacement de Kaoutar Krikou. Elle a rappelé que l’une de ses priorités serait de soutenir les catégories vulnérables de la société, notamment les femmes et les familles en difficulté. La politique sociale du gouvernement continuera à être axée sur l’amélioration du bien-être des citoyens et la mise en oeuvre de programmes de solidarité nationale pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Ministère de la Culture : Valorisation du patrimoine et soutien à l’art
Enfin, le ministère de la Culture a été confié à Soraya Mouloudji, une figure importante de la culture algérienne, qui a travaillé sur de nombreux projets de valorisation du patrimoine culturel national. Sa mission sera de renforcer la position de l’Algérie en tant que destination culturelle incontournable, en mettant l’accent sur la préservation des monuments historiques et la promotion de la culture algérienne à travers le monde.
Ce remaniement ministériel, intervenant à un moment crucial pour l’Algérie, vise à redynamiser plusieurs secteurs stratégiques du gouvernement. En plaçant des personnalités expérimentées et compétentes à la tête des ministères clés, le président Tebboune souhaite renforcer les institutions, accélérer les réformes nécessaires et préparer le pays à un avenir plus diversifié et plus prospère. Que ce soit en matière de diplomatie, de réformes économiques, ou de politique sociale, chaque ministère a désormais un rôle crucial à jouer dans le développement durable et le bien-être des citoyens algériens.