Le Midi Libre - evénement - Controverse autour des vols vers la ville occupée de Dakhla
Logo midi libre
Edition du 18 Novembre 2024



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




La décision de l’Espagne de permettre des vols vers Dakhla soulève des tensions juridiques
Controverse autour des vols vers la ville occupée de Dakhla
18 Novembre 2024

Dans une décision qui risque de provoquer des débats, l’organisme public espagnol ENAIRE, responsable de la gestion de la navigation aérienne en Espagne et en territoire sahraoui, a autorisé la compagnie aérienne irlandaise Ryanair à effectuer des vols entre l’Espagne et la ville de Dakhla, un territoire occupé du Sahara occidental. Cette décision est perçue comme une violation d’un arrêt de la Cour de justice européenne rendu le 4 octobre dernier.

Sami Jlab, homme politique français et membre du parti socialiste, a annoncé l’engagement de procédures légales contre ENAIRE, pour violation de la décision de la justice européenne, qui stipule que le Maroc n’a aucune souveraineté sur les territoires occupés du Sahara occidental. Jlab a exprimé son mécontentement via un message sur X (anciennement Twitter), déclarant :

«Le Sahara occidental n’est ni marocain, ni espagnol, mais ENAIRE, un organisme public espagnol sous la tutelle de l’Organisation de l’aviation civile internationale, autorise les vols vers Dakhla. Cela contrevient à l’arrêt de la Cour de justice européenne du 4 octobre. Des actions juridiques seront entreprises !» Le Sahara occidental reste sous l’administration espagnole depuis le retrait de l’Espagne en 1975, conformément aux résolutions de l’ONU, qui considère l’Espagne comme la puissance coloniale administrant le territoire non autonome. Cela rend la responsabilité de la gestion de l’espace aérien de la région incombant toujours à l’Espagne.

Ryanair est une compagnie aérienne irlandaise à bas coût, fondée en 1985, et la plus grande d’Irlande ainsi que l’une des plus rentables d’Europe. Elle a actuellement plus de 2000 lignes aériennes et 84 bases. Cette décision a provoqué une vive réaction parmi les partisans du gouvernement marocain, qui ont attaqué Sami Jlab sur les réseaux sociaux. Parmi les critiques se trouve Lahcen Haddad, ancien ministre marocain et membre du parlement, qui a qualifié les opposants à la politique marocaine sur le Sahara occidental de vouloir maintenir la région dans la pauvreté et l’isolement.

Sami Jlab a répondu en qualifiant Haddad de «bon colon marocain», en comparant son discours à celui de l’ancien maréchal français Lyautey, architecte du Maroc moderne sous le régime du protectorat français, et de l’Organisation de l’Armée secrète (OAS), pendant la colonisation de l’Algérie. En réponse aux doutes d’un journaliste marocain concernant la gestion continue de l’espace aérien sahraoui par les autorités espagnoles, Jlab a expliqué :

«Les espaces aériens sont divisés en FIR (zones d’information de vol). L’Espagne en gère trois : Madrid, Barcelone et les Canaries. Actuellement, la gestion de l’espace aérien du Sahara occidental se fait depuis les Canaries, une information vérifiable sur la carte de gestion aérienne de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI)». Il a ajouté que l’ignorance de ces faits par certains journalistes marocains pouvait être due à de l’«ignorance manifeste ou à une tentative de manipulation».


L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel