Le Midi Libre - Supplément Sport - Adieu Makhloufi
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Il n’était pas seulement une star sur le terrain et un porteur du numéro 10
Adieu Makhloufi
12 Novembre 2024

En août dernier, le regretté Rachid Mekhloufi, originaire de Sétif, a fêté ses 88 ans. Il est l’une des légendes du football algérien, tant comme joueur que comme entraîneur.

L’un de ceux qui ont porté le numéro magique 10, et qui ont façonné la gloire de l’Union Sétifienne avant la création du club du Chabab Riadhi de Belouizdad (CRB). Il a ensuite décidé de s’installer en France pendant la période coloniale, et a endossé les couleurs de l’AS Saint-Étienne, l’une des équipes les plus prestigieuses et populaires en France, jusqu’à la fin des années 1970. Malheureusement, nous ne disposons que de peu d’images de cet artiste de sa génération, qui a côtoyé des légendes françaises telles que Kopa et Fontaine, ce dernier étant le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du Monde, avec 13 buts inscrits lors de la compétition de 1958 en Suède.

Aucun joueur n’a réussi à battre son record, et il pourrait bien résister pendant des siècles, malgré le fait que la Coupe du Monde soit désormais disputée par 32 équipes, avec une augmentation à 48 équipes prévue bientôt, contre 16 à l’époque de Fontaine. Les Français affirment que Mekhloufi et Zitouni étaient pressentis pour intégrer l’équipe de France lors du Mondial 1958. Cependant, le choix de Rachid Mekhloufi de rejoindre l’Algérie et le Front de Libération Nationale a changé le parcours de cette star, qui reste à ce jour le deuxième meilleur buteur de l’histoire de l’AS SaintÉtienne, club avec lequel il a atteint la finale de la Coupe d’Europe des clubs champions au milieu des années 70, mais a perdu contre le Bayern Munich sur un score d’un but à zéro. Ce club a également vu passer des joueurs tels que Fawzi Ghoulam et Riyad Boudebouz.

On dit en France que Rachid Mekhloufi est le seul joueur à avoir participé à cette compétition sans jamais recevoir une seule carte. Il a suivi le même chemin que l’illustre Abd Hamid Salhi, joueur de l’ES Sétif, qui a parcouru les stades sans jamais recevoir de carton. Au début des années 70, Rachid Mekhloufi a décidé de se lancer dans l’entraînement. En 1975, il est apparu avec l’équipe nationale algérienne et a décroché la médaille d’or contre l’équipe olympique de France lors des Jeux Méditerranéens, un jour historique, marquant ainsi l’une des plus grandes victoires de sa carrière. Il a ensuite été récompensé par une place avec les « Fennecs » lors de la Coupe du Monde en Espagne.

Cependant, sa carrière d’entraîneur, tout comme sa carrière de joueur, s’est arrêtée dans le silence. Lors de la finale des Jeux Méditerranéens en 1975 contre la France, Rachid Mekhloufi a montré de grandes qualités tactiques. À la fin de la première mi-temps, l’équipe nationale était menée 1-0. En seconde période, il a fait entrer l’attaquant Kawa, qui a égalisé. Mais les Français ont marqué un deuxième but sur penalty en milieu de seconde période, et beaucoup ont pensé que la médaille d’or leur échappait.

Cependant, Mekhloufi a su remotiver ses joueurs, qui ont cru en leurs chances jusqu’à la dernière minute. Ils ont égalisé grâce à un but de l’attaquant de la Mouloudia d’Alger, Omar Batrouni, juste avant le coup de sifflet final. En prolongation, grâce à la motivation et aux ajustements tactiques de Mekhloufi, les joueurs ont marqué le but de la victoire, inscrit par l’attaquant du Kabylie, Manklati. Mekhloufi aurait pu devenir un grand entraîneur… mais !


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