L’un des défauts majeurs de l’industrie pharmaceutique algérienne est sa dépendance aux importations en produits, auxquels font face les entreprises pharmaceutiques. Les fabricants, se souviennent ton, dénoncent à chaque fois les ruptures de stocks liées à l’approvisionnement en matières premières, matériaux et leur hausse des prix. La facture était lourde, très lourde.
Elle avait atteint les 2 milliards de dollars en 2019. Conscients de la menace qui planait sur notre système de santé, dont les
experts ne cessent de tirer la sonnette d’alarme, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui avait pris les rênes du pays avec des caisses dans le rouge, a alors décidé de « révolutionner » ce secteur en adoptant une stratégie d’autosuffisance nationale, à travers une batterie de mesures encourageant l’émergence d’une industrie locale à même d’assurer l’autosuffisance. L’objectif est d’atteindre le 100% «made in bladi» d’ici 2030. C’est du moins ce qu’a révélé le «boss» du leader du marché national, en l’occurrence le groupe public Saidal.
Il souligne que la part de médicaments produits et consommés localement avoisine actuellement 70%, alors qu’avant 2019, la production nationale ne couvrait même pas 40% des besoins du marché. Une situation qui poussait à plus d’importations, que les grands laboratoires tiennent à bras le corps. Aujourd’hui, les données ont changé et l’Algérie semble prendre la bonne voie dans sa quête d’assurer sa sécurité sanitaire, si on fie aux chiffres avancés le patron du groupe public Saidal. Le but étant de réduire les importations, mais aussi d’assurer une indépendance.
Pour ce faire, la conjugaison des efforts et connaissances des deux secteurs privés et publics est considérable. Pour cela, des facilitations leur ont été accordées. Quant au groupe Saidal, il a été restructuré et doté des moyens nécessaires pour qu’il redevienne le fleuron national que l’on a voulu détruire.
Le tissu industriel s’est alors formé. On est aujourd’hui à plus de 200 producteurs privés, dans différents produits pharmaceutiques. Saidal a suivi le rythme. Des investissements importants ont été injectés. Le volume de production de médicaments a aussi connu une hausse importante. «Il est passé cette année à 135 millions d’unités contre 130 millions d’unités l’année dernière», soutient le P-dg.
De nouveaux produits ont vu le jour. Leur nombre est très important ! Des exemples qui montrent les visées du médicament algérien. Il aspire à devenir leader dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. D’ailleurs, il commence déjà à s’exporter. Il devrait apporter 80 millions de dollars au pays d’ici la fin de l’année.
La recherche et développement occupe, désormais, une place essentielle dans cette entreprise qui s’était contenue dans les médicaments de base. De belles ambitions, mais Saidal voit encore plus grand. Son patron a évoqué un projet de laboratoire et d’hôpital de thérapie cellulaire, qui sera implanté dans la ville nouvelle de Sidi Abdellah.