Le marché de l’automobile sera désormais soumis à des critères draconiens. Le Haut - Conseil de régulation des importations est le seul organe qui décide de la fixation des quotas d’importations.
Les concessionnaires agréés au nombre de 66 actuellement doivent impérativement investir dans l’industrie selon le cahier de charges en vigueur et développer un taux d’intégration selon les capacités d’investissement. Dans le dossier automobi le tout ne sera plus comme auparavant. Le ministre de l’Industrie Ali Aoun a précisé encore une fois les critères d’importations des véhicules neufs et utilitaires.
Selon le ministre, les 24 premiers concessionnaires dont 7 pour les véhicules légers ont importé 227.232 unités au cours de cette année pour un montant financier de 2,6 milliards de dollars. Mais là, il ne s’agit d’un quota qui doit obéir strictement aux défis que veut relever l’industrie automobile. Ainsi, l’Etat se montre ferme en exigeant du concessionnaire d’investir obligatoirement dans le secteur non pas une simple usine de montage mais une pépinière qui intègre la fabrication du modèle à commercialiser et la sous traitance en termes de pièces détachées.
Pour éviter le recours excessif à l’importation, le département ministériel annonce que l’intérêt de l’Etat est de préserver le matelas des devises des réserves de change. D’autre part, les importations des voitures de moins de 3 ans qui ont été décidées il y a 2 ans, a été momentanément suspendue afin que les pouvoirs publics mettent de l’ordre dans le marché d’occasion. Pour ce qui est des autres normes fixées pour le développement de l’industrie automobile, Ali Aoun a fait savoir qu’en cas de non-respect du cahier de charges qui est en vigueur, les pouvoirs publics seront dans l’obligation de supprimer la domiciliation bancaire à tout opérateur qui le privera de toute importation.
Les opérateurs dans le secteur sont tenus également dès la 5e année de leur investissement, un taux appréciable d’intégration dans le domaine industriel. En cas de non-respect de cette règle, le concessionnaire se voit retirer son agrément. L’autre critère est non des moindres, consiste à fournir un bilan en termes de création d’emplois et de projets de partenariats pour la sous-traitance locale.
Les investisseurs doivent adhérer à l’autre règle qui stipule un projet d’assemblage des véhicules selon les capacités financières de chaque concessionnaire et en fonction du partenariat avec les banques. Autrement dit, l’exigence de créer progressivement une industrie automobile performante n’est pas une vue de l’esprit, mais une réalité à laquelle s’inscrit l’objectif clair de l’Etat à savoir une modèle industriel qui dégage des recettes et un savoirfaire dans ce secteur.