Le secteur public industriel observe une véritable mue. L’Etat compte redynamiser un secteur qui a été longtemps à l’abandon. Pour preuve, la sidérurgie, les mines et la pharmacie représentent les secteurs clés dans cette relance avec l’objectif d’améliorer la production et d’exporter vers les marchés extérieurs.
En Algérie, il existe 174 000 entreprises publiques sur un total de 1,2 million d’entreprises où le secteur privé reste encore dominant. Toutefois, la nouvelle feuille de route de l’Etat est de permettre un retour du secteur public industriel fort capable de s’inscrire dans les nouveaux objectifs attendus pour les années à venir. En termes concrets, l’industrie de la sidérurgie signe son retour avec sa nouvelle dénomination SNS (société nationale de sidérurgie).
Une ancienne appellation lorsque cette grande société fut créée en 1964. En choisissant cette rebaptisation, les autorités en charge du dossier industriel estiment que ce secteur reste un fleuron pour l’économie algérienne puisque il arrive déjà à améliorer sa production avec une production de 4,5 millions de tonnes de produits dont 800 000 tonnes d’exportation. Le secteur public sera désormais comme acteur majeur en s’affirmant devant les rares opérateurs privés. Le défi est important dans la mesure où les produits sidérurgiques sont très demandés sur les marchés texteurs en raison de leur compétitivité et leurs coûts.
Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a déclaré récemment que « la relance des secteurs les plus un vue sont la sidérurgie la mécanique le textile et l’industrie pharmaceutique » qui représente presque 50% du chiffre d’affaires réalisé pour l’économie nationale. Le mode opératoire consiste à relancer toutes les usines de production qui ont été à l’arrêt pendant des années. Contrairement aux années précédentes, la réhabilitation de ces usines doit obéir à la logique de rentabilité et la création de l’emploi. Même si l’Algérie reste ouverte à l’économie du marché, rien ne l’empêche cependant de miser sur un secteur public assaini et entièrement réformé.
C’est d’ailleurs le secteur minier qui illustre bien le retour de la Sonarem (Société nationale de recherches minières). Il s’agit désormais d’un groupe public qui va piloter les grands projets comme celui du fer à Gara Djebilet, la mine de Oued Amizour et les nouvelles mines de Oued el Hadhba dans le sud du pays. Pour assurer le but de rentabilisation de ce nouveau fleuron, une nouvelle équipe directionnelle a été installée avant-hier par le ministre de l’Energie Mohamed Arkab.
Objectif 2025 : Une croissance de plus de 10%
Pour mettre en selle tout ce pan industriel qui a été délibérément abandonné, l’Etat ne lésine pas sur les moyens financiers puisqu’elle a consacré plus de 6500 milliards de dinars pour tous les projets industriels. Selon les derniers indices de l’ONS, le secteur industriel s’est amélioré avec une croissance de 3% avec une remarquable percée du secteur minier de 11% et l’agroalimentaire de 10%.
Toutefois, il reste des filières à redynamiser qui peuvent également porter le made in Algérie dans les marchés extérieurs. Cette fois, les pouvoirs publics misent sur l’industrie mécanique et le textile notamment la filature pour pouvoir exporter les produits en coton et en laine sur d’autres marchés. Idem pour l’industrie pharmaceutique qui observe une nette évolution dans sa production avec le groupe public Saidal.
Du coup, les unités industrielles de production de motos, celles de l’industrie mécanique à Guelma et les nouvelles usines situées à Bordj Bou-Arréridj seront mises à contribution. Selon les dernières données du ministère de l’Industrie, le nouveau pôle industriel de l’Est du pays peut atteindre le cap de 5% de croissance et nouveaux débouchés à l’exportation notamment en Afrique, pays arabes et Asie centrale. En guise, tous les atouts sont actuellement en faveur du pays pour pouvoir se relever dans son élan d’essor industriel.