Le marché du médicament local ne cesse de grignoter des parts de marché. Le dernier bilan du ministère de l’industrie et de la production pharmaceutique fait ressortir que les besoins du marché sont couverts à hauteur de 68%. Le ministère qui a tracé sa feuille de route compte cette fois s’attaquer à toute forme de pénurie en concrétisant la multiplication des investissements sur de nouveaux médicaments et en assurant leur disponibilité.
Le département d’Ali Aoun a d’ailleurs créé « une plate-forme à la disposition de tous les intervenants pour toute dénonciation ou réclamation de toute forme de pratique commerciale illégale ». Il faut noter que durant l’année 2023, le département de la production pharmaceutique a enregistré entre 2 à 2,5% de pénurie de médicament. En constatant parfois et pour de courtes périodes la rupture de stock de certains médicaments, le ministre avait déclaré il y a quelque temps que « la pénurie touche 8 classes thérapeutiques et 10 autres sont sous pression ».
Pour mettre de l’ordre dans le secteur, Ali Aoun a parlé de couverture du marché de l’ordre de 85% durant toute cette année. Pour lever tous les écueils sur d’éventuelles perturbations, le département ministériel assure que « 20% de médicaments en plus permettront d’assurer 90% de leur disponibilité ».
Le premier responsable du secteur a toujours mené une lutte implacable contre le monopôle de certains grands laboratoires étrangers et leur main mise sur le marché. Une nouvelle politique a été décidée depuis 2 ans qui oblige tout grand groupe à investir dans le secteur plutôt que fournier le produit final. Les importations ont été régulées de façon qu’il n’y ait pas de concurrence sur le même médicament entre le producteur local et le laboratoire étranger.
Le ministère ajoute que la plateforme numérique créée à l’usage de réguler le marché, permet aujourd’hui « de regrouper les programmes de production et de réception conformément aux programmes d’importation outre les déclarations hebdomadaires des stocks de producteurs et des importateurs ». Il faut dire que depuis deux années, le secteur vital du médicament a subi un véritable lifting en créant 200 usines dans une filière qui n’en comptait qu’une dizaine. Un marché qui ne cesse d’évoluer en faveur de l’intérêt qu’accorde l’Etat au produit local.
La relance de 67 projets d’investisseurs avec des joint-ventures avec de prestigieux laboratoires européens et asiatiques, le marché ne sera pas dépendant dans quelques années du tout import. D’ailleurs, le département de l’industrie pharmaceutique veut insérer le tissu de PME et des micro-entreprises dans la production du consommable et des petits équipements destinés aux enceintes hospitalières.