La commission des finances et du budget de l’APN est à pied d’oeuvre pour examiner le projet de loi de finances 2025 soumis par le gouvernement aux députés depuis plus d’une semaine
Le début des débats est programmé le 4 novembre prochain selon des sources parlementaires, et ce après avoir auditionné les représentants de nombreuses institutions financières et presque 18 ministres directement concernés par les dispositions de ce texte à portée stratégique pour l’économie du pays.
On peut dire que c’est une première face aux défis qu’attend l’Algérie sur le plan économique et social. Le PLF sera examiné à la loupe en partant du fait de la hausse significative de 10% du budget de l’Etat. Il faut rappeler dans ce sens que le PLF de 2025 table sur une croissance de 4% et un taux d’inflation qui ne dépasserait pas les 4,1%. Selon le PLF 2025, les indices sur les réserves de change (or non compris) continueront d’augmenter, passant de 68,99 milliards de dollars à la fin 2023 à 71,78 milliards de dollars à la fin 2024, soit une augmentation de 4 %, ce qui représente 15,9 mois d’importations de biens et de services non facteurs.
En en ce qui concerne les recettes budgétaires atteindront 8.265,62 milliards de dinars, soit une baisse de 870 milliards de dinars par rapport aux prévisions de la loi de finances pour 2024, tandis que les dépenses budgétaires augmenteront de 3.553,75 milliards, atteignant 15.275,28 milliards de dinars en 2024, contre 11.721,53 milliards de dinars décaissées en 2023. A la lumière de ces chiffres, le PLF n’a pas inscrit de nouveaux impôts et bien au contraire des mesures pour soutenir le pouvoir d’achat et les conditions de vie des citoyens ont été maintenus à l’instar de l’exonération de l’IRG pour les salaires ne dépassant pas les 40.000 DA, le relèvement du SNMG,
l’augmentation du point indiciaire, la levée de gel sur les promotions dans la Fonction publique, l’instauration de l’allocation-chômage, la révision des pensions de retraite, la levée de gel sur les projets d’investissement gelés depuis 2014, la mobilisation des ressources financières nécessaires à la création de 10 nouvelles wilayas dans le Sud, ainsi que la création de plus de 347.593 postes d’emploi dans la Fonction publique durant la période 2020-2024.
Des DG et des ministres auditionnés cette semaine
Des hauts responsables du secteur économique seront auditionnés dés cette semaine. Il faut signaler que dimanche dernier, la commission financière de la chambre basse a auditionné la directrice générale des impôts, Amel Abdellatif, avec laquelle elle a étudié article par article les dispositions fiscales contenues dans ce projet. Les députés ont salué les contours de cette loi qui intervient, d’après eux, pour servir en premier lieu le citoyen. Il est prévu également l’audition du directeur des Douanes.
Les responsables des Domaines et du trésor public passeront devant la commission aujourd’hui alors que 3 ministres seront questionnés chaque semaine. On relève que d’autres ministres et autres grands responsables seront cités devant les élus afin d’examiner l’état d’avancement des projets inscrits dans le cadre de l’investissement et le suivi de certains chantiers de réformes comme la Finance, l’Education, l’Enseignement supérieur, les transports, l’agriculture et l’industrie. Les transferts sociaux maintenus L’Etat n’abandonne pas le caractère social des dépenses.
Le PLF de 2025 consacre plus de 27% de son budget soit selon une source du ministère des Finances 5928,18 milliards de dinars. Un budget qui est destiné aux produits de large consommation dont notamment un montant de presque 700 milliards de dinars avec un soutien pour le céréales à raison de 348 milliards de dinars, le lait à 100 milliards de dinars, huile et sucre à 100 milliards de dinars, le soutien à l’énergie à 23 milliards en plus de l’eau dessalée qui sera subventionnée à 88 milliards de DA.
Certains membres de la Commission des finances de l’APN ont proposé de revoir cette politique. Abdelkader Berriche député du Mouvement El Bina fait savoir dans ce sillage que le PLF 2025 a préservé le caractère social de l’État à travers le budget alloué aux transferts sociaux mais, recommande-t-il «il faudrait revoir cette politique qui consomme 35% du budget de l’État en procédant au ciblage des transferts à travers la numérisation». Mais en saluant les mesures contenues dans le projet, cet élu considère que «notre économie sera émergente», suggérant toutefois la rationalisation de la consommation interne de l’énergie et la prise en charge des dossiers économiques en suspens.
Les députés ont salué les contours de cette loi qui intervient, d’après eux, pour servir en premier lieu le citoyen. Farida Djabali, députée du FLN, enregistre avec satisfaction que ce projet de loi de Finances contient des dispositions prometteuses ciblant notamment l’amélioration du pouvoir d’achat. Toutefois, selon elle, il est souhaitable que personnes à besoin spécifiques soit au maximum aidés.La députée estime insuffisante la disposition qui oblige les entreprises à consacrer un budget de 1% pour le recrutement de ces personnes.