L’Algérie s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la sécurisation de son approvisionnement en eau potable. C’est ce qu’a annoncé Mouloud Hachlaf, directeur de la communication d’Algerian Energy Company (AEC), lors d’une récente interview radio.
Cinq nouvelles stations de dessalement d’eau de mer (Sdem), d’une capacité totale de 1,5 million de mètres cubes par jour, devraient être bientôt opérationnelles. Les travaux, lancés il y a seulement trois mois, ont connu un avancement « impressionnant », selon Hachlaf. « Nous sommes dans la dernière phase, celle de la réception et du montage des équipements », a-t-il précisé. Avec la mise en service de ces nouvelles stations, l’Algérie pourra couvrir 42% de ses besoins en eau potable grâce au dessalement. À terme, ce chiffre devrait atteindre 60%, mettant ainsi fin aux problématiques liées à la sécheresse et à la raréfaction de la ressource en eau.
Les entreprises algériennes réduisent la facture d’importation et renforcent leur expertise
Ce méga-projet a également été l’occasion de mettre en valeur le savoir-faire des entreprises algériennes, tant publiques que privées. « Ces sociétés ont démontré une capacité à réaliser des projets de grande envergure dans les délais et selon les normes internationales », s’est félicité Hachlaf. Grâce à cette expérience, l’Algérie a pu réduire de 60 à 62% sa facture d’importation. La réalisation de ce projet n’a pas été sans défis.
Face à un contexte international marqué par des tensions, les autorités algériennes ont dû mettre en place un pont aérien pour assurer l’approvisionnement en pièces détachées. « Nous ne pouvons nous permettre le moindre retard », a souligné Hachlaf. Les autorités algériennes envisagent désormais d’aller plus loin en alimentant en eau potable les régions situées à plus de 150 km des côtes. Des études sont en cours pour déterminer les meilleures solutions techniques et énergétiques, notamment en privilégiant les énergies renouvelables comme le solaire. Avec ce programme ambitieux, l’Algérie s’affirme comme un leader dans la gestion de l’eau en Afrique et démontre sa capacité à relever les défis liés au changement climatique.
Blida : Des communes alimentées par la station de dessalement de Fouka 2
Lors d’une visite de travail effectuée hier dans la wilaya de Blida, le ministre de l’hydraulique, Taha Derbal, a souligné la nécessité de livrer partiellement le projet de transfert d’eau de l’usine de dessalement d’eau de mer de Fouka 2 dans la wilaya de Tipaza vers Blida, d’ici la fin de 2024.
Lors de l’inspection des travaux de construction du réservoir d’eau d’une capacité de 30 000 mètres cubes à Bouinan, dans la wilaya de Blida, qui fait partie du projet de transfert de l’eau de mer dessalée de l’usine de dessalement de Fouka 2, le ministre a souligné la nécessité de remettre une partie de ce projet à la fin de l’année en cours « afin que les communes de Blida, Bouarfa, Ouled Aich, Guerouaou, Soumaa et Beni Tamou ».
Selon les explications fournies par le directeur général de l’Algérienne des eaux, le projet devrait être entièrement réalisé avec une capacité de 100 000 mètres cube. Ce projet structurant, qui s’étend sur 95 km de canaux et comprend également la construction de 3 stations de pompage et de 6 réservoirs d’eau d’une capacité de 48 mille m3, est doté d’une enveloppe financière estimée à 11 milliards de dinars. Lors de sa visite dans la wilaya de Blida, le ministre a également inspecté l’atelier de construction de la station d’épuration des eaux usées de la commune de Bouinan,
Sur place, le ministre a exhorté les responsables du projet (l’Office national d’assainissement) de redémarrer les travaux à brève échéance. Il est à souligner d’ailleurs, l’importance de ce projet « structurant » pour la wilaya en général et la région en particulier, compte tenu de la situation de la station dans un centre urbain dense. Il contribuera également à éliminer les points de déversement extérieurs aléatoires, en plus de protéger l’environnement et l’aquifère.