L’Algérie a décidé de ne plus importer de blé dur à l’extérieur en 2025. Le nouveau plan du ministère de l’agriculture consiste à étendre les superficies productives à plus d’un million d’hectares dans le sud avec un total de 3,7 millions d’hectares pour les céréales. Ces indices sont réconfortants pour ériger une sécurité alimentaire à long terme.
Cet engagement annoncé par le Président lui-même consiste à ne plus dépendre des marchés extérieurs pour la fourniture en blé dur. Un ambitieux programme est dès lors concocté pour améliorer la production céréalière dont la facture d’importation se situait entre 7 à 9 millions de tonnes.
Ce plan se décline selon le département agricole de » 264 000 hectares, répartis sur des lots de 250 à 1 000 hectares chacun, ont été attribués à 431 opérateurs. Actuellement, 286 de ces opérateurs sont effectivement installés ». Il est question ici de faire valoir 1,6 million d’hectares soit 52% des surfaces uniquement pour le blé dur. Un objectif qui fera en sorte que l’Algérie sera moins sollicitée par les approvisionnements à l’extérieur. Il faut noter dans ce contexte que l’Algérie dépend pour une large partie du marché européen mais le concurrent russe se place aussi comme un gros fournisseur. Si certains estiment que l’objectif algérien de réduire son importation en blé dur est « difficile », rien n’empêche de considérer le contraire.
Les dernières précipitations en attendant celles de l’hiver confortent une perspective moins inquiétante pour l’amélioration de la productivité céréalière d’autant que le gouvernement est appelé à concrétiser un rendement de 35 quintaux à l’hectare là où ne dépassait pas les 17 quintaux il y a quelques années. Le spectre de la sécheresse est décidément derrière même si le bouleversement climatique va continuer d’affecter l’agriculture de manière générale et particulièrement la région ouest qui accuse un déficit en pluie. De plus, l’Algérie compte assurer ces capacités de stockage en les ramenant à 9 millions de tonnes au lieu de 5 millions de tonnes.
Le département agricole américain s’explique
Dans une note de conjoncture, le département agricole américain estime que l’Algérie « sera moins dépendante en termes d’importation de blé dur ». Selon le document publié par le site TSA, le ministère agricole US indique que «l’abondante production de blé dur a permis à l’Algérie d’économiser 1,2 milliards de dollars ». Il note en effet l’optimisme des récoltes à venir pendant que la campagne de labours semailles va permettre d’augmenter le ratio de productivité.
Concernant les importations, l’USDA précise dans son rapport que «le pic des commercialisations va atteindre les 9,4 millions de tonnes ». Cela dit, ce chiffre n’explique pas le recul de l’importation de 2 à 3 millions de tonnes que l’Algérie se procurait sur le marché international et qui ont été supprimés. Un point marquant du rapport de l’USDA concerne le blé dur. Il est noté que » les importations de blé dur sont sous pression,
mais il est peu probable qu’elles s’arrêtent ». Au « mieux », les importations de blé dur de l’Algérie «pourraient diminuer après 2025 ». Cela est rassurant d’autant que le même rapport note que l’Algérie compte sur son projet de 30 silos et 350 centres de stockage et les futures semences dédiées principalement à la culture en blé dur. Un atout considérable lorsque l’on sait que l’Etat va mettre 4,4 millions de semences certifiées à la disposition des agriculteurs durant cette saison agricole.